Anders Behring Breivik, "seul à ne pas pleurer" face à ses victimes

L'audience a commencé par l'examen, très clinique, des causes de la mort de chacune des neufs premières victimes d'Anders Breivik. Mais c'est la suite qui a été la partie la plus difficile, pour les familles comme pour les avocats des parties civiles. La Cour s'est familiarisée avec ces neuf personnes et leur vie avant de croiser la route du tueur.

Les avocats des parties civiles, parfois la gorge serrée, ont dressé un portrait bref mais émouvant de chacun, basé sur les témoignages de leurs proches. Notamment la première victime, le vigile Trond Berntsen, "le meilleur père au monde" , explique l'avocat, tout en projetant une photo de ses deux jeunes enfants. Une adolescente fauchée à 17 ans, "une fille à la joie et au rire contagieux, connue pour son combat pour la justice, la solidarité et la démocratie" . Des portraits qui ont provoqué des effusions dans la salle, des sanglots. Certains ont même quitté le tribunal.

Aucune émotion chez Breivik

Le tueur de 33 ans a lui conservé son détachement apparent, aussi bien devant les photos des victimes que pendant les explications du médecin légiste, montrant sur un mannequin l'impact et le trajet de chaque balle. Comme depuis le début de son procès, le 16 avril, il a simplement pris des notes, sous le regard des quatre experts-psychiatres chargés d'examiner sa santé mentale.

"Breivik était probablement le seul à ne pas avoir la chair de poule et à ne pas pleurer" , explique un jeune rescapé présent à l'audience. Sur les 69 victimes d'Utoeya, 67 ont péri par balles (jusqu'à huit pour une seule victime), les deux autres d'une chute ou par noyade. La semaine prochaine devrait elle aussi être consacrée intégralement à la présentation des rapports d'autopsie. La liste est particulièrement longue.