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Réfugiés: l'Allemagne est elle en train de changer de discours?
L'Allemagne a décidé de réintroduire provisoirement des contrôles aux frontières avec l'Autriche par où arrivent des dizaines de milliers de réfugiés et suspend ainsi les accords de Schengen sur la libre circulation en Europe, selon des journaux allemands du dimanche 13 septembre. L'Allemagne semble en effet changer de discours sur l'accueil des réfugiés.
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En Allemagne, les discours sur les réfugiés se multiplient et devant l’afflux, le ton semble changer. Pour le ministre de l’Intérieur, ces derniers ne doivent pas choisir eux-mêmes où ils s'installent. Pour celui de l’Economie, l'Allemagne atteint ses limites en termes d'accueil de migrants et pour celui des Transports, il faut faire cesser l'afflux.
«Des mesures efficaces sont à présent nécessaires pour stopper l'afflux» face à «l'échec complet de l'UE», dont «la protection des frontières extérieures ne fonctionne plus», a affirmé le 13 septembre le ministre des Transports allemand, Alexander Dobrindt, membre de la CSU bavaroise, l’aile droite du camp d’Angela Merkel.
La chancelière, elle-même, après avoir décidé que les règles de Schengen ne devaient plus s’appliquer, avait affirmé dans la semaine que la Grèce devait faire davantage pour surveiller sa frontière avec la Turquie, point de passage des migrants.
Le 12 septembre, ce sont quelque 12.200 réfugiés qui sont arrivés dans la ville de Munich au cours de la journée et certains ont dû dormir dehors faute de place dans les centres d'hébergement. Des reportages montrent que la ville semble débordée par l’ampleur du phénomène. Et le mouvement ne se tarit pas : au total, 4.330 migrants sont entrés en Hongrie officiellement, soit environ 700 de plus par rapport au précédent record, établi le 10 septembre. Et ce flot continue. Dans la nuit du 12 au 13, 5.000 migrants sont entrés en Macédoine depuis la Grèce, auxquels se sont ajoutés 2.000 autres le 13 septembre dans la matinée.
«L'Allemagne à la limite de ses possibilités»
Face à cette situation, le ministre allemand de l’Intérieur, Thomas de Maizière, a estimé que les réfugiés affluant massivement en Europe ne devaient pas pouvoir choisir eux-mêmes où ils s'installent.
«Nous ne pouvons pas permettre que les réfugiés choisissent librement où ils veulent rester. Ce n'est le cas nulle part ailleurs dans le monde», déclare le ministre allemand dans une interview que publie le journal Der Tagesspiegel. Même tonalité chez le ministre (SPD, socialiste) de l’Economie. Sigmar Gabriel a en effet affirmé que l'Allemagne atteignait désormais ses limites en termes d'accueil de migrants. «C'est vrai: l'absence de décisions européennes dans la crise des réfugiés accule l'Allemagne à la limite de ses possibilités.»
Les tensions montent en Allemagne, où les Länder se plaignent du fardeau de plus en plus lourd provoqué par le plus important afflux de réfugiés en Europe depuis des décennies. Pour le commissaire européen à l'Economie numérique et à la Société, l'Allemand Günther Öttinger, l'Allemagne doit revoir à la baisse les allocations qu'elle verse aux demandeurs d'asile, afin d'attirer moins de réfugiés.
Et des pays de l'Est de l'Union européenne continuent de refuser d'appliquer l'idée de quotas. «Les quotas ne fonctionneront pas, les gens qui demandent l'asile en Europe, ne le demandent pas en Hongrie, Slovaquie , Roumanie, ou en République tchèque mais en Allemagne ou en Suède, parce qu'ils veulent y vivre», a affirmé le Premier ministre tchèque, alors qu'un sommet européen sur la question a lieu lundi 14 septembre.
Samedi 12 des manifestations contre l'immigration ont eu lieu en Pologne, République tchèque et Slovaquie.
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