Début de la COP23 à Bonn : "L'Allemagne détient la source de CO2 la plus importante d'Europe"
La conférence des Nations unies sur le climat (COP23) débute lundi à Bonn. Les négociateurs de 196 pays sont réunis pour 15 jours. Le pays hôte, l'Allemagne, risque de ne pas tenir ses objectifs de réduction de CO2.
La conférence des Nations unies sur le climat (COP23) débute lundi 6 novembre à Bonn, en Allemagne. Les négociateurs de 196 pays sont réunis pour 15 jours. L'occasion de faire le point sur les engagements des pays européens en matière de lutte contre le réchauffement climatique. L'Allemagne risque de ne pas pouvoir tenir ses objectifs : 40% d’émissions de CO2 à l’horizon 2020. En cause notamment, la pollution automobile et les centrales au charbon, le revers du modèle allemand en matière d’énergie. Malgré le développement des énergies renouvelables, qui représentent désormais un tiers du mix énergétique, les émissions de CO2 n’ont pas baissé en Allemagne depuis 2009. "La moyenne dans l’Union européenne est de six tonnes de CO2 par habitant, dit Jürgen Trittin, l’un des leaders du parti écologiste. En Allemagne, nous sommes à 9", dénonce-t-il.
L'Allemagne, le mauvais élève européen
Selon Jürgen Trittin, l’Allemagne "détient la source de CO2 la plus importante en Europe", c’est-à-dire les centrales au charbon. "Cette source d’énergie doit être fortement réduite", insiste-t-il. Pour certains, elle doit même être abandonnée. La sortie du charbon est le nouveau cheval de bataille des écologistes. Mais peut-on se passer à la fois du nucléaire et du charbon ? Tout est une question de calendrier, selon Juliette de Grandpré, chargée de programme climat/énergie au WWF Allemagne.
On ne dit pas qu’il faut sortir du charbon demain ou après-demain, mais pour 2035, donc de façon progressive et programmée
Juliette de GrandpréWWF, Allemagne
L'objectif pour l'ONG mondiale de protection de l'environnement est la fermeture de 50% des capacités de charbon. "C’est totalement faisable, estime Juliette Grandpré, parce qu’il y a énormément de centrales qui sont très vieilles en Allemagne", poursuit-elle. Les écologistes espèrent obtenir des avancées s’ils intègrent le nouveau gouvernement. Mais même si la fin du charbon semble inévitable, les partis politiques retardent l’échéance. Les enjeux socio-économiques sont à cet égard considérables : pas moins de 50 000 emplois en Allemagne en dépendent.
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