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Compromis sur le diesel en Allemagne : "C'est un moindre mal, les constructeurs ont compris leur intĂ©rĂȘt"

Le gouvernement allemand a annoncĂ© que les constructeurs Ă©taient prĂȘts Ă  supporter la plus grande partie des coĂ»ts de modernisation des anciens vĂ©hicules diesel.

Article rédigé par franceinfo
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Le gouvernement allemand a annoncĂ© que les constructeurs Ă©taient prĂȘts Ă  supporter la plus grande partie des coĂ»ts de modernisation des anciens vĂ©hicules diesel. (JEAN-LUC FL?MAL / MAXPPP)

"C'est un moindre mal, les constructeurs ont compris leur intĂ©rĂȘt", estime mardi 2 octobre sur franceinfo, Bernard Jullien, Ă©conomiste, spĂ©cialiste de l’industrie automobile, alors que le gouvernement allemand prĂ©sente son compromis avec les constructeurs, trois ans aprĂšs le "dieselgate". La facture devrait ĂȘtre salĂ©e. Le ministre allemand des Transports, Andreas Scheuer, a annoncĂ© lundi que les constructeurs Ă©taient prĂȘts Ă  supporter la plus grande partie des coĂ»ts de modernisation et de remplacement des anciens vĂ©hicules diesel.

Le gouvernement envisagerait une prime Ă  la casse, prise en charge par "les constructeurs allemands, mais aussi Ă©trangers", explique le maĂźtre de confĂ©rences Ă  l’universitĂ© de Bordeaux. "C'est l'ensemble de l'industrie qui prend en charge cette question-lĂ , avec l'idĂ©e qu'en Ă©change, le gouvernement allemand interdira aux villes d'interdire le diesel. C'est un moindre mal, les constructeurs ont compris leur intĂ©rĂȘt", explique Bernard Jullien. Renault a d'ailleurs annoncĂ© mardi qu'il offrait aux dĂ©tenteurs allemands de vieux diesels des primes de 2 000 Ă  10 000 euros pour acheter un vĂ©hicule Renault neuf.

Retrouver une "solidarité entre les constructeurs et le gouvernement allemand"

Selon le spécialiste, "il va falloir qu'ils acceptent que leurs profits soient réduits, mais en échange il s'agit de rétablir une solidarité entre les autorités allemandes et les constructeurs, dont ils ont besoin en Chine et à Bruxelles. Une solidarité qui s'était un peu rompue depuis trois ans" et le "dieselgate", le scandale de fraude aux contrÎles anti-pollution. Elle est pourtant cruciale pour l'industrie automobile allemande, qui représente 800 000 emplois. "Ils doivent faire des efforts colossaux pour électrifier les gammes. BMW a d'ailleurs annoncé que ses profits ne seraient pas à la hauteur de ce qu'on espérait. Les constructeurs vont devoir un peu s'assoir sur leurs marges".

"On sait qu'il y a avait deux options : ouvrir les primes à la casse pour que les vieux diesel sortent du parc et qu'on mette des neufs à la place, ou alors nettoyer les vieux diesel en les équipant de dispositifs, une solution privilégiée par Volkswagen, mais contestée techniquement", décrypte Bernard Jullien.

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