L'assistant d'un eurodéputé arrêté en Allemagne pour des soupçons d'espionnage au profit de la Chine
Un assistant d'un eurodéputé du parti d'extrême droite allemand AfD a été arrêté en Allemagne, lundi 22 avril, en raison de soupçons d'espionnage en faveur de la Chine, a annoncé mardi le parquet fédéral. Jian G., selon l'identité donnée par la justice allemande, est accusé d'avoir espionné des opposants chinois en Allemagne et d'avoir partagé des informations sur le Parlement européen avec un service de renseignement chinois.
Sur le site internet du Parlement européen, Jian G. fait partie de la liste des assistants accrédités inscrits de l'eurodéputé Maximilian Krah, tête de liste de l'AfD aux prochaines élections européennes. Il s'agit d'un ressortissant allemand, qui travaillait comme assistant de l'élu à Bruxelles depuis 2019. Le parquet précise qu'il est notamment accusé d'avoir "transmis en janvier 2024 à plusieurs reprises des informations sur les négociations et les décisions du Parlement européen à son client du service de renseignement".
La ministre de l'Intérieur allemande, Nancy Faeser, a qualifié d'"extrêmement grave" cette arrestation. "S'il se confirme que les services de renseignement chinois ont espionné le Parlement européen de l'intérieur, il s'agirait d'une attaque contre la démocratie européenne", a-t-elle déclaré.
Pékin nie en bloc
"Les informations concernant l'arrestation d'un assistant de M. Krah sont très préoccupantes, a pour sa part réagi l'AfD. Comme nous ne disposons actuellement d'aucune autre information sur cette affaire, nous devons attendre la suite de l'enquête menée par le procureur général." De leur côté, les eurodéputés écologistes ont réclamé une enquête rapide sur les ingérences étrangères au sein du Parlement européen. Cette interpellation intervient quelques semaines après la découverte d'un réseau d'influence financé par Moscou et ciblant l'institution européenne.
Pékin a nié en bloc ces soupçons d'espionnage, y voyant une "calomnie" propre à "détruire l'atmosphère de coopération entre la Chine et l'Europe". "La théorie de la menace d'un prétendu espionnage chinois n'est pas une chose nouvelle dans l'opinion publique européenne", a déclaré Wang Wenbin, porte-parole de la diplomatie chinoise.
L'annonce de cette interpellation survient au lendemain de l'arrestation de trois ressortissants allemands soupçonnés d'avoir travaillé pour un service secret chinois avant juin 2022. L'un d'entre eux a notamment "récupéré des informations en Allemagne sur des technologies innovantes pouvant servir à des fins militaires", selon le parquet fédéral.
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