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Allemagne : ce que l'on sait de l'attaque à la hache dans un train, revendiquée par l'Etat islamique

Un Afghan de 17 ans a blessé grièvement quatre personnes et légèrement une cinquième dans un train, dans la soirée de lundi. Il a été abattu par la police.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Temps de lecture : 4 min
Un caméraman filme le train dans lequel un adolescent afghan a agressé des passagers à la hache, le 18 juillet 2016 à Wurtzbourg, en Allemagne. (KARL-JOSEF HILDENBRAND / AFP)

Pour la première fois, le groupe Etat islamique (EI) a revendiqué un attentat en Allemagne. L'organisation a affirmé, mardi 19 juillet, que l'attaque menée la veille dans un train en Bavière était l'oeuvre d'un de ses "combattants". Un jeune demandeur d'asile afghan de 17 ans s'en est pris aux passagers d'un train, lundi dans la soirée. Il a grièvement blessé quatre personnes à la hache et au couteau avant d'être tué par la police. Francetv info résume ce que l'on sait de cette attaque.

Comment s'est déroulée l'attaque ?

Les faits se sont produits lundi soir, à bord d'un train régional assurant une liaison entre les villes bavaroises de Treuchtlingen et Wurtzbourg, dans le sud de l'Allemagne. Il transportait une trentaine de personnes.

Vers 21h15, peu avant l'arrivée prévue à Wurtzbourg, l'agresseur s'est enfermé dans les toilettes, et en est ressorti muni d'une hache et d'un couteau. Il s'est précipité sur des passagers, les frappant "de toutes ses forces" à la tête, selon le ministère bavarois de l'Intérieur. Un riverain, monté dans le wagon après le drame, a décrit à l'agence de presse DPA une "scène de boucherie".

Des voyageurs ont réussi à tirer le signal d'alarme, faisant s'arrêter le train, mais l'adolescent a alors sauté de la rame. Il s'est rendu à pieds dans la localité voisine, où il a frappé une autre personne sur son chemin. L'agresseur aurait ensuite tenté de s'en prendre à des policiers d'un unité spéciale d'intervention, qui se trouvait sur place pour une autre mission et a répondu à l'alerte. Les policers affirment l'avoir abattu alors qu'il s'élançait vers eux, armes à la main.

Quel est le bilan, et que sait-on des victimes ?

L'agresseur a gravement blessé quatre passagers du train. Mardi, "au moins un" d'entre eux était toujours entre la vie et la mort selon le ministre de l'Intérieur de Bavière.

Selon les autorités chinoises, cinq membres d'une même famille de Chinois originaires de Hong Kong ont été agressés dans le train. "Cette famille s'est trouvée par hasard en premier sur son chemin, il ne semble pas qu'elle ait été attaquée spécifiquement", a estimé le ministre de l'Intérieur.

Dans un premier bilan, les autorités avaient aussi évoqué un blessé léger, et la présence d'"au moins deux femmes" parmi les cinq personnes hospitalisées. Par ailleurs, quatorze personnes ont été traitées sur place pour un choc psychologique.

Que sait-on de l'assaillant ?

L'auteur de l'agression est un "Afghan de 17 ans". Demandeur d'asile, il était arrivé en Allemagne il y a plus d'un an en tant que "mineur non accompagné", c'est à dire sans famille. En mars, il avait été transféré dans la région de Wurtzbourg, et avait été placé dans une famille d'accueil il y a deux semaines, dans la ville voisine d'Ochsenfurt.

Les premiers témoins interrogés par les enquêteurs ont fait état de leur incrédulité, jugeant cet acte "complètement incompréhensible" et évoquant "un homme calme, équilibré". Selon le ministre de l'Intérieur, ceux qui le connaissaient évoquent "un musulman pas très pratiquant, qui se rendait à la mosquée pour les fêtes religieuses", qu'ils ne considéraient pas comme "radical ou fanatique".

Quelles sont les motivations de cette attaque ?

Le jeune homme n'était pas connu des services de renseignement, et les enquêteurs n'ont rien découvert qui indique qu'il était membre d'un réseau islamiste, ou en contact avec l'organisation Etat Ismamique. Mais, selon le porte-parole du ministre de l'Intérieur de Bavière, "il est assez probable qu'il s'agisse d'un attentat islamiste".

Celui-ci a précisé que l'agresseur avait crié "Allahou Akbar" ("Dieu est grand") lors de son attaque. Dans la chambre du jeune homme, les enquêteurs ont découvert un drapeau de l'organisation Etat islamique, de fabrication artisanale, ainsi qu'un texte en pachtoun que indiquerait, selon le ministre bavarois de l'Intérieur, "qu'il s'agit de quelqu'un qui s'est radicalisé tout seul récemment". "Le texte évoque la vie des musulmans, dit que les musulmans doivent se défendre et s'affirmer" et paraît contenir un "message d'adieux" à son père.

Mais l'EI a affirmé, via son agence de propagande Amaq, que l'homme était un de ses "combattants". "L'auteur de l'attaque à l'arme blanche en Allemagne est l'un des combattants de l'Etat islamique et il a mené cette opération en réponse aux appels à viser les pays de la coalition qui combat l'EI" en Syrie et en Irak, indique l'agence de presse, devenue le principal canal de diffusion du groupe terroriste. L'organisation a également diffusé une vidéo qu'elle présente comme un message de l'auteur de l'attaque.

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