Allemagne : cap à gauche pour le SPD
C'est un congrès crucial qui s'ouvre aujourd'hui à Hambourg. A deux ans des élections législatives, le SPD part à la reconquête de ses électeurs. Car l'alliance gouvernementale avec les conservateurs de la CDU lui a causé beaucoup de tort. Depuis octobre 2005, les sociaux-démocrates ne cessent de voir leur popularité s'effriter.
_ Leurs électeurs n'ont pas pardonné cette alliance contre-nature, et le blanc-seing signé à Angela Merkel.
Bref, pour contrer cette chute, la seule solution que propose le président du SPD, c'est un virage à gauche, résolument social. Un retour aux sources.
_ Ce cap à gauche s'est déjà concrétisé par la proposition de Kurt Beck d'allonger la durée d'indemnisation des chômeurs âgés. Un projet qui a déjà suscité un vif débat interne. Car il remet en cause les réformes de l'ancien chancelier Gerhard Schroeder, en 2003. Ces mesures impopulaires avaient complètement déboussolé l'électorat traditionnel du SPD.
Le parti, qui comptait encore un million de membres à la fin des années 70, n'en a plus que 545.000 aujourd'hui. Pis encore, en moins de dix ans, il a perdu plus de 200.000 militants.
_ Les résultats électoraux sont eux aussi en chute libre. A l'arrivée de Gerhard Schroeder au pouvoir, les sociaux-démocrates obtenaient 40.9% des voix. En 2005, ils étaient à 34.2%. Aujourd'hui, les sondages les créditent de 28% d'intentions de vote.
D'où cette idée du retour aux sources. Le SPD doit être le parti des petites gens, Kurt Beck n'en démord pas. La reconquête passera par la base.
Car, outre le fait que les conservateurs font une politique de cantre, un nouveau parti de gauche s'est créé : die Linke rassemble notamment des déçus de la social-démocratie.
Le constat est plutôt sombre, donc. Le congrès a jusqu'à dimanche pour adopter une position commune.
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