Accord sur la Grèce : au Bundestag de voter
Les députés allemands vont devoir rentrer de vacances à cause de la Grèce. Deux fois même. Aujourd’hui ils vont voter pour donner au gouvernement le mandat de négocier les modalités et le volume exact d’un troisième plan d’aide à la Grèce. A ce moment-là seulement, le gouvernement allemand pourra officiellement commencer à négocier. Puis, le Bundestag sera appelé une nouvelle fois pour avaliser l’accord final qui aura été trouvé, l’accord de lundi n’étant de fait qu’un pré-accord.
Les Allemands voteront oui
L’issue du vote ne fait pas de doute. L’Allemagne est dirigée par une "grande coalition" qui rassemble les conservateurs de la CDU/CSU et les socio-démocrates du SPD. En tout, ils détiennent 504 des 631 sièges du Bundestag, cela ne sera pas difficile d’obtenir la majorité. En revanche, il sera intéressant de voir combien de députés conservateurs ne soutiennent pas Angela Merkel lors de ce vote. Les députés CDU/CSU sont 311. Si plus de la moitié d’entre eux refusaient de voter l’accord, ce serait un désaveu politique majeur pour la chancelière.
L’incertitude finlandaise levée
En Finlande, c’est une coalition modéré de droite/eurosceptique qui est au pouvoir depuis les élections du printemps. Les députés étant en vacances, c’est une "grande commission" qui prend les décisions. Elle a approuvé jeudi l’ouverture des négociations sur un nouveau plan d’aide à la Grèce, ainsi que les discussions en cours sur le déblocage d’un prêt d’urgence, comme le relate ce tweet du ministre finlandais des finances, Alexander Stubb.
Grand Committee of the Finnish Parliament gives the government a mandate for bridge financing and beginning of ESM-negotiations on #Greece.
— Alexander Stubb (@alexstubb) July 16, 2015
Et les autres pays ?
Les parlements ne sont pas consultés obligatoirement quand l’exécutif s’engage dans des négociations européennes. Cela dépend des pays. En France, en Belgique, au Luxembourg, à Chypre, en Lituanie, en Italie, en Espagne et au Portugal, le Parlement n'a pas besoin d'être impliqué. Même chose au Pays Bas bas. Pour autant, certains pays ont souhaité que les parlements puissent s'emparer de la question, comme en Belgique.
Les citoyens européens ont montré qu'ils sont solidaires avec la #Grèce@LaChambre pic.twitter.com/G8JYi7MY2y
— Charles Michel (@CharlesMichel) July 16, 2015
A Malte et en Slovénie, le parlement ne sera pas consulté non plus car l’engagement financier n’augmente pas avec ce nouveau plan d’aide. Les sommes qui seront débloquées pour la Grèce passent par le Mécanisme Européen de Stabilité, or les pays de la zone euro ont déjà débloqué le capital suffisant en 2012. En Irlande, le gouvernement a dit qu’il n’engagerait un débat parlementaire qu'une fois que l'accord final sur un nouveau programme d'aide aura été conclu.
Parmi les parlements qui sont amenés à se prononcer, l'Autriche, où l'aval des députés ne fait pas de doute. Les Verts, dans l'opposition, s'étant déjà prononcé pour le "oui" à une nouvelle aide.
Les débats en Estonie et Lettonie seront en revanche plus difficiles.
La France a voté pour
En France, il y a eu un débat au Parlement et au Sénat mercredi. A l'Assemblée nationale, il y a eu 412 votes pour, 69 contre et 49 abstentions. Au Sénat, 260 voix pour et 23 contre.
POUR REVIVRE CE DEBAT ►►►Le Parlement a approuvé l'accord sur la Grèce
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