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Les trois raisons de l'abdication du roi d'Espagne

Scandales financiers et privés, santé défaillante... l'abandon par Juan Carlos du trône d'Espagne était évoqué depuis plusieurs mois.

Article rédigé par Carole Bélingard
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Juan Carlos, le roi d'Espagne, assiste aux obsèques de l'ancien Premier ministre espagnol, Adolfo Suarez à Madrid (Espagne), le 31 mars 2014. (REUTERS)

Evoquée depuis des mois, l'abdication du roi d'Espagne a été annoncée à la télévision par le chef du gouvernement, Mariano Rajoy, lundi 2 juin. Ce dernier a précisé qu'un nouvel amendement constitutionnel devrait être voté pour que Juan Carlos puisse abdiquer en faveur de son fils, le prince Felipe.

Francetv info revient sur les trois raisons qui ont conduit le roi d'Espagne à renoncer à ses fonctions de monarque.

1Une santé fragile

Ces derniers mois, les problèmes de santé récurrents du roi d'Espagne, âgé de 76 ans, ont instillé le doute sur les capacités de Juan Carlos à rester sur le trône. Après une opération de la hanche en 2012, Juan Carlos a contracté une bactérie autour de la prothèse greffée, explique le site belge La Libre.be. Il a dû être à nouveau hospitalisé en septembre 2013. Rafael Spottorno, chef de la maison du roi d’Espagne, avait alors tenu à mettre un terme aux rumeurs : "L’abdication est un acte très personnel que le roi n’a eu l’intention de poser à aucun moment". 

Début 2014, Juan Carlos était apparu affaibli et bafouillant lors de discours, rappelle Le Nouvel Obs.

2La famille royale cernée par les affaires

Alors que l'Espagne traverse une crise économique majeure, les habitudes du roi d'Espagne ont choqué le pays. Son safari au Botswana, en 2012, a ainsi fait scandale. Le voyage était évalué à 30 000 euros, alors que les Espagnols font face à des mesures d'économie extrêmement sévères. Voyage au cours duquel il se fracture la hanche, ce qui rend public le prix conséquent de l'expédition.

Début octobre 2012, le tabloïd allemand Bild évoque également une liaison supposée de Juan Carlos avec une aristocrate allemande. Ce qui relance sa réputation de roi "séducteur", "coureur de jupons", explique le Monde (article payant).

Mais c'est surtout le scandale lié à son gendre Inaki Urdangarin et à sa fille Cristina qui entache la royauté. La mise en examen de cette dernière, en février, pour fraude fiscale a été un coup dur pour le roi. Le couple est soupçonné du détournement de 6 millions d'euros de fonds publics.

3 Une majorité d'Espagnols en faveur de l'abdication

Le 5 janvier, un sondage publié par le journal El Mundo révèle que 62% des personnes interrogées souhaitent que le roi d'Espagne abdique, selon Le Monde. Un an auparavant, elles étaient seulement 44,7%. Un revirement notable qui s'accompagne d'une baisse de la popularité du roi. Seules 41,3 % des personnes interrogées avaient une bonne ou très bonne opinion du roi, contre plus de 76 % il y a deux ans, détaille Le Monde

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