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À Paris, le leader grec de gauche Alexis Tsipras interpelle "Hollandreou"

Alexis Tsipras, 37 ans, a fait sensation aux dernières législatives grecques en se hissant au deuxième rang, devant les socialistes du Pasok. En attendant le prochain scrutin le 17 juin (il est l'un des favoris), il souhaite nouer des liens avec la gauche européenne pour tenter de sortir la Grèce de l'impasse. En France, il a été reçu par le Front de Gauche lors d'une conférence de presse commune.
Article rédigé par Olivier Bénis
Radio France
Publié Mis à jour
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Franceinfo (Franceinfo)

Il ne sera reçu par aucun dirigeant officiel, ni à Paris, ni à Berlin, la prochaine étape de son voyage. Pourtant, Alexis Tsipras a fait sensation lors de son passage, avec un petit coup de pouce médiatique de Jean-Luc Mélenchon. Mais c'est surtout au Parti Socialiste (qui n'a pas souhaité le rencontrer) que le leader grec voulait s'adresser. "La première raison de ce déplacement réside dans notre volonté de voir les gouvernements des grands pays de l'Union Européenne comprendre nos positions. Ce qui est dit sur nous en Europe ne correspond pas à ce que nous sommes."

"Nous ne sommes nullement une force anti-européenne" , promet le candidats aux législatives. Il explique d'ailleurs que le soutien et le financement de l'Europe sont les bienvenus, tout en luttant contre l'austérité. Une position qu'il partage, sur le papier, avec le nouveau président français François Hollande, favorable à plus de croissance. Et pour Alex Tsipras, "François Hollande ne pourra renier facilement ses promesses, sinon il deviendra Hollandreou" , une référence à l'ancien Premier ministre socialiste de la Grèce.

"Ce n'est pas à Angela Merkel de décider d'un référendum en Grèce"

L'adversaire, pour l'invité grec de Jean-Luc Mélenchon, c'est la chancelière allemande. "La Grèce est un pays souverain. Ce n'est pas à Mme Merkel de décider si nous allons avancer vers un référendum ou non" , martèle-t-il. Le porte-parole d'Angela Merkel a une nouvelle fois démenti toute proposition de sa part pour un référendum sur l'euro en Grèce. Même si elle défend une politique d'austérité dans le pays, à travers le mémorandum, le plan d'austérité pour la Grèce décidé par l'Union Européenne, le FMI et la BCE. Un plan inacceptable pour Alexis Tsipras : "Il n'y a rien à négocier dans le mémorandum car on ne négocie pas avec l'enfer."

Le discours ravit Jean-Luc Mélenchon, l'homologue français d'Alexis Tsipras. Le leader du Front de Gauche dénonce d'ailleurs le refus de ses anciens camarades du PS de rencontrer le militant grec. "Nous comprenons le message : le Parti Socialiste est le parti du mémorandum et de l'alliance avec le parti de Papandreou, le parti qui s'accroche au passé" , affirme-t-il. Même s'il dit ne pas vouloir attaquer de front François Hollande : "Une semaine après son élection, on ne va pas commencer à le charger. Nous ne sommes pas impatients, mais nous ne sommes pas naïfs."

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