65 ans après la libération d’Auschwitz, la lutte pour la mémoire
Une prière juive aux morts, le kaddish, et des prières œcuméniques seront récitées devant le mémorial de Birkenau. Un hommage à 1,1 million de victimes de ce camp devenu le symbole de l’Holocauste, à l’heure où l’enjeu majeur est la conservation de sa mémoire. "Bientôt nous ne pourrons plus parler droit dans les yeux avec les témoins vivants. Aujourd’hui, ils ont bien plus de 80 ans", explique le directeur du musée Auschwitz-Birkenau, Piotr Cywinski.
L'inauguration d'une exposition russe sur la libération du camp rappellera cette journée du 27 janvier, déclarée par l'ONU Journée internationale du souvenir des victimes de l'Holocauste. "Alors que les derniers témoins de la folle politique de l’Allemagne nazie nous quittent, seulement les murs, des ruines resteront et devront parler pour eux", ajoute-t-il.
Travaux de conservation étalés sur 25 ans
Et c’est là que le bât blesse. Car ces vestiges se dégradent rapidement. Les 300 baraquements qui s’étendent à perte de vue sur 200 hectares n’ont pas été construits pour résister aux assauts du temps, et aux actes de vandalisme… En décembre, l’inscription tristement célèbre du portail d’entre du camp, "Arbeit macht frei" ("le travail rend libre" en allemand) a été volée, vraisemblablement pour le compte de néonazis suédois. Retrouvé par la police, le portique a été récupéré par le musée six jours avant les cérémonies anniversaire.
Pour préserver le camp, la Pologne a créé un fond spécial, pour lequel l'Allemagne a déjà offert la moitié des 120 millions d'euros requis. Leur placement doit apporter des recettes annuelles de 4 à 5 millions d'euros pour un programme de travaux de conservation étalé sur 25 ans. D'autres camps d'extermination nazis en Pologne, comme Sobibor, Treblinka ou Belzec, ont été complètement détruits pour en effacer les traces.
Caroline Caldier avec agences
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