Etats-Unis : la SNCF pourrait perdre un contrat à cause de la Shoah
La SNCF en finira-t-elle un jour avec son passé sous l'Occupation - et son rôle dans la Shoah ? On le sait, ses wagons avaient transporté quelque 76.000 Juifs vers les camps, entre 1942 et 1944. La SNCF a été un "rouage de la machine nazie d'extermination", a reconnu Guillaume Pépy, son président, en 2011. Mais le mea culpa s'est arrêté là. Elle a toujours refusé, jusque-là, d'indemniser survivants et familles de déportés. Le Conseil d'Etat, saisi en France par l'eurodéputé Alain Lipietz en 2007, a refusé de trancher.
Ce qui aujourd'hui lui vaut des problèmes... aux Etats-Unis. Fin 2010, Guillaume Pépy avait dû s'excuser en Floride, où la SNCF espérait remporter un contrat, abandonné depuis, pour relier Orlando à Tampa.
Privée de marchés publics ?
Nouvel épisode dans le Maryland : la filiale américaine de la SNCF, Keolis America, est candidate à un appel d'offres pour créer et exploiter une ligne d'environ 25 km - un contrat à 6 milliards de dollars.
Deux élus de cet Etat ont déposé un projet de loi pour lui interdire l'accès aux marchés publics tant qu'elle n'aura pas versé d'indemnités. Joan Carter Conway estime ainsi que "le refus persistant de la SNCF d'assumer sa responsabilité pour son rôle dans l'Holocauste reste une insulte pour ses victimes".
Le lobbying est particulièrement actif aux Etats-Unis : une pétition, lancée par un ancien déporté, Léo Bretholtz, qui vit aujourd'hui dans le Maryland, a recueilli plus de 57.000 signatures ; un site Internet, holocaustrailvictims.org, recense toutes les initiatives en ce sens.
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