Cinq interpellations lors d'une opération policière contre l'organisation ETA
Contrairement aux premières informations, le président d'honneur de la Ligue des Droits de l'Homme, l'avocat Michel Tubiana, ne figure pas parmi les personnes interpellées lors de cette intervention franco-espagnole.
Cinq personnes, dont une femme, ont été interpellées, vendredi 17 décembre au soir, lors d'une intervention policière franco-espagnole à Louhossoa, près de Bayonne (Pyrénées-Atlantiques). Le ministère de l'Intérieur présente ces arrestations comme "un nouveau coup dur porté à ETA", l'organisation séparatiste basque.
L'opération a provoqué un imbroglio sur l'identité des personnes interpellées, puisque, contrairemement à de premières informations, le président d'honneur de la Ligue des Droits de l'Homme, l'avocat Michel Tubiana, n'a pas été arrêté. Parmi les cinq personnes interpellées figurent le dirigeant du mouvement écologiste Bizi!, Jean-Noël Etcheverry, dit Txetx, Michel Berhocoirigoin, Michel Bergougnian et une journaliste du nom de Béatrice Haran-Molle. L'identité exacte de la cinquième personne n'est pas encore connue.
"Un coup dur porté à l'ETA"
Les cinq personnes ont été interpellées dans la grande maison, isolée, de Béatrice Haran-Molle, dans la bourgade de Louhossoa (environ 600 habitants). Au cours d'une perquisition, "une importante saisie d'armes, d'explosifs et de munitions" a été réalisée, indique le ministère français de l'Intérieur. Le ministère espagnol de l'Intérieur s'est félicité dans un tweet de cette opération franco-espagnole qui a, selon lui, "porté un coup à l'arsenal de la bande terroriste ETA en France".
Joint par franceinfo, Michel Tubiana, qui devait être présent lors du coup de filet mais n'a finalement pas pu s'y rendre, a une autre interprétation. Le président d'honneur de la Ligue des Droits de l'Homme dénonce l'opération policière, affirmant que l'objectif des militants de la société civile était d'engager le désarmement de l'ETA :"Les armes étaient destinées à être neutralisées et données postérieurement aux autorités françaises. Nous nous trouvons confrontés aujourd'hui à un grand mensonge, c'est-à-dire une opération menée pour récupérer des armes, dont les autorités savaient pertinemment la destination, c'est-à-dire qu'elles leur soient restituées ."
La question du désarmement
Dans un courrier daté d'octobre, publié par le site Mediabask, Michel Tubiana, Jean-Noël Etcheverry et Michel Berhocoirigoin avaient annoncé leur intention de participer à "la question du désarmement", "identifiée par tous les spécialistes et dans toutes les régions de conflit comme un élément-clé du processus de paix". Dans ce texte, les trois hommes précisent qu'ils se situent "en intermédiaires entre une organisation armée avec laquelle" ils n'ont "aucun lien ni subordination, et un Etat" qu'ils veulent "amener à réfléchir".
En octobre 2011, l'ETA a renoncé définitivement à la violence, mais elle n'a pas, depuis, remis ses armes et refuse de se dissoudre. L'ETA réclame pour cela une négociation avec les Etats espagnol et français sur le sort de ses quelque 400 membres détenus dans ces deux pays, ce que Madrid et Paris refusent.
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