Attentat de Barcelone : "Jamais de ma vie je n’ai eu aussi peur"
Une fourgonnette a percuté la foule sur les Ramblas, l'avenue la plus touristique de Barcelone, jeudi 17 août 2017, coûtant la vie à 13 personnes et en blessant une centaine d'autres. Franceinfo a rencontré des témoins de l’attaque.
Les Ramblas sont désormais rouvertes : les kiosques rescapés ont levé le rideau vendredi 18 août peu avant 8h, les premières fleurs sont déposées en hommage aux victimes. Jeudi 17 août dans la soirée, le silence, après l’attaque qui a fait 13 morts et une centaine de blessés à Barcelone, était saisissant, inquiétant, perturbant, pour qui connaît ce quartier particulièrement animé de la capitale de la Catalogne. Et les touristes hagards, sous le choc, en errance.
"Jamais je n’ai eu aussi peur"
Esther travaille dans un hôtel situé à deux pas des Ramblas. Jeudi, en fin d'après-midi, elle a vu l’horreur : "Quand je suis sortie du métro, j’ai entendu un bruit, raconte-t-elle. Comme un pétard. Les gens ont commencé à courir. Puis la police est arrivée et nous a demandé de fermer les portes. A côté, j’ai vu deux corps. Celui d’une jeune fille, qui bougeait. Et un autre, immobile. Il est resté là toute l’après-midi, recouvert par un sac plastique… Jamais de ma vie je n’ai eu aussi peur."
Stéphanie, 41 ans, est arrivée de Paris la veille dans la matinée avec ses quatre enfants. A quelques minutes près, la fourgonnette meurtrière du terroriste aurait croisé son chemin. "Il était 16h30/17h. Nous étions au Burger King, se souvient-elle. En partant, au lieu de prendre les Ramblas, nous avons pris des petites ruelles. C’est là que nous avons vu la panique, les gens courir partout, la police. Nous avons fui. J’ai vu une jeune fille pleurer, crier. Nous avons tourné et c’est là que nous avons vu les gens courir."
Nicolas, lui, est originaire de Tarbes et loge chez des amis. "Je devais aller à la plage et au moment où nous nous préparions, ma copine me dit qu’il y a un mouvement de foule dans la rue, qu’il se passe un truc. Là, on entend le chien s’exciter derrière la porte puis Vicky, la coloc, entrer en pleurant. Puis se mettre en boule, incapable de parler. Puis nous dire ‘Il y a des morts partout’." Nicolas se souvient alors du Bataclan, de Nice. "Tenemos un ataque", lâche-t-il. "Vu le monde, cette semaine où les Ramblas sont blindées, avec les fêtes de Gràcia, c’est triste à dire, mais ça se sentait", explique-t-il, fataliste.
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