: Vidéo Les oiseaux squattent de plus en plus nos jardins en hiver et ce n'est pas forcément une bonne nouvelle
C’est le résultat de 10 ans de comptage participatif et de 100 000 jardins étudiés : l’Observatoire des oiseaux des jardins a publié ce mardi son premier bilan sur l’état des populations d’oiseaux familiers en France.
Au cœur des résultats, une apparente contradiction : les populations d’oiseaux étudiées (mésange bleue, rouge-gorge, moineau, pinson…) restent globalement stables sur le mois de janvier (20%) voire augmentent pour la moitié d’entre elles.
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À l’inverse, au printemps, 41% de ces mêmes espèces sont en déclin dans nos jardins. Comment expliquer cette différence entre l’hiver et la belle saison ?
Climat plus doux, réduction des espaces sauvages… Pourquoi les oiseaux squattent de plus en plus nos jardins l’hiver ?
L’Observatoire des oiseaux des jardins avance plusieurs pistes pour expliquer cette plus forte présence hivernale des oiseaux.
- Déjà, voir plus d’oiseaux dans les jardins en hiver ne veut pas forcément dire qu’il y a plus d’oiseaux, mais que ces derniers vont davantage chercher leur nourriture dans les jardins plutôt que dans les zones sauvages/agricoles. Cette tendance est donc révélatrice d’un appauvrissement de ces milieux. Pour les oiseaux, les jardins deviennent une sorte de dernier rempart face à la destruction de leurs habitats. D’ailleurs, si vous avez la chance d’en avoir un, gardez-le le plus naturel possible, avec des haies, pour fournir abri et nourriture aux oiseaux.
- Autre raison évoquée par l’Observatoire : des hivers de plus en plus doux, qui n’imposent plus à certaines espèces de migrer vers le sud pendant les mois les plus froids.
- Et enfin, parmi les espèces les plus observées en hiver, on retrouve également des espèces dites opportunistes, avec une forte capacité d’adaptation. C’est le cas par exemple du pigeon ramier (qu’on ne présente plus), dont la population a augmenté de 78% en 20 ans, ou encore de la perruche à collier, dont la présence dans les jardins a été multipliée par 10 en seulement 10 ans.
Un déclin “alarmant” des espèces locales
Ces données pourraient faire croire que la situation n’est pas si grave pour la biodiversité. Mais selon le président de la Ligue de Protection des Oiseaux (LPO), Allain Bougrain-Dubourg : "Le constat est clair, c'est un déclin alarmant, et pour certaines espèces une véritable hécatombe que l'on observe."
"Même si on peut être surpris par ces chiffres en apparence contradictoires, la faune de France, les oiseaux ‘bien de chez nous’, c'est au printemps qu'on peut les observer", a-t-il souligné en conférence de presse.
Pour ceux qui veulent aider les scientifiques à suivre l’évolution des populations d’oiseaux, l’Observatoire organise ce week-end une nouvelle session nationale de comptage participatif ! Il suffit aux volontaires de se poser pendant 1h (idéalement en fin de matinée/début aprem) dans un jardin ou un parc et de noter tous les oiseaux aperçus pendant ce laps de temps. Les données sont ensuite à transmettre sur le site oiseauxdesjardins.fr
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