: Vidéo La France condamnée pour pollution aux nitrates : Delphine Batho invitée du Grand Soir 3
Une condamnation prévisible ? C'était l'une des questions de Louis Laforge et Patricia Loison à la ministre de l'Ecologie.
Après la condamnation de la France pour pollution aux nitrates par la Commission européenne, 3 questions à Delphine Batho et un aperçu de son intervention sur le plateau du Grand Soir 3.
GS3 : Cet après-midi, vous avez pointé la responsabilité du précédent gouvernement. Mais depuis un an, quelles mesures concrètes avez-vous prises pour protéger ces zones vulnérables ?
D. B. : C’est un problème qui dure depuis des années. Il y a eu un manque de volonté politique pour lutter contre la pollution aux nitrates, mais aussi contre la pollution par les pesticides. Soixante pour cent des masses d'eau (rivières et nappes souterraines) ne sont pas en bon état écologique. Nous avons donc avec Stéphane Le Foll [ministre de l'Agriculture] redéfini la carte des zones vulnérables où doit s'appliquer un programme d'action spécifique contre les nitrates, par exemple pour l’épandage des lisiers.
Ce qu'il faut comprendre, c'est que l'enjeu est une mutation de notre modèle agricole.
GS3 : Mais il y a urgence ! Que faire en attendant ?
D. B. : Il existe une solution structurelle : supprimer l'utilisation d'engrais chimique, donc d’azote minéral, et valoriser l’azote organique, au travers de la méthanisation (fabrication d'énergie à partir du fumier, du lisier et des déchets agricoles), qui apporte en outre un complément de revenus aux agriculteurs. Une révolution qui ne se fera pas sans l'adhésion des agriculteurs.
GS3 : Pourquoi avoir accordé un délai de 3 ans aux éleveurs pour se mettre en conformité ?
D. B. : L'élévage français est en crise, mais il faut préserver son modèle. Je préfère défendre les petites exploitations de polyculture, élevage, très importantes pour la structure des territoires ruraux. Il faut donc laisser le temps à ces éleveurs d'évoluer dans leurs pratiques, que ce soit soutenable financièrement.
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