Les sacs plastiques hors course dès le 1er janvier 2016
Ces sachets à usage unique très polluants devront être remplacés par des modèles compostables et biodégradables.
Le plastique, ce n'est (bientôt) plus automatique. Le gouvernement français a annoncé jeudi 26 juin la disparition d'ici à 2016 des sacs plastiques à usage unique. Ces sachets, très polluants, seront remplacés par des modèles compostables et biodégradables bien avant l'échéance prévue au niveau européen. La ministre de l'Ecologie, Ségolène Royal, s'est félicitée de cette décision prise dans le cadre de l'examen du projet de loi sur la biodiversité, qui devrait, selon elle, permettre de créer des emplois.
"Une étape très importante"
Dans la nuit de mercredi à jeudi, la commission du développement durable de l'Assemblée nationale a adopté un amendement du gouvernement interdisant les sacs plastiques à usage unique à partir du 1er janvier 2016. La proposition de Ségolène Royal est plus ambitieuse que la politique fixée au niveau européen. Le Parlement de Strasbourg a adopté, en avril, une directive qui prévoit de réduire l'utilisation des sacs en plastique à usage unique de 50% d'ici à 2017 et de 80% en 2019. L'examen par les députés du projet de loi sur la biodiversité en séance publique est prévu à la rentrée.
"Il s'agit de remplacer les sacs plastiques à usage unique – qui entraînent des pollutions épouvantables, notamment marines et qui détruisent les espèces fragiles – par des sacs compostables ou biodégradables, explique Ségolène Royal. Cela n'empêche pas les grandes surfaces et les commerçants de donner des sacs réutilisables. Ce qui va être retiré, ce sont ceux en plastique à usage unique." Pour la ministre de l'Ecologie, il s'agit d'une "étape très importante attendue depuis très longtemps par les associations environnementales. Cela va permettre de créer des emplois dans les filières vertes de production de sacs biodégradables."
Un coût de 300 millions d'euros, selon les commerçants
"Cette mesure, adoptée sans concertation, représente un surcoût de 300 millions d'euros et entraînera une hausse des prix, notamment des fruits et légumes. Une telle inflation sur des produits alimentaires de première nécessité est un frein supplémentaire à la consommation", préviennent de leur côté la Fédération des entreprises du commerce et de la distribution (FCD) et l'Union nationale des syndicats de détaillants en fruits, légumes et primeurs (UNFD). Selon eux, les "12 milliards de sacs fruits et légumes distribués chaque année sont indispensables pour des raisons d'hygiène et de sécurité" alors que "l'effet positif de cette mesure n'est pas démontré" au plan environnemental.
Les deux organisations appellent donc "le Parlement à supprimer cette mesure lors du prochain vote. Entamer encore le pouvoir d'achat des Français, dans le contexte économique actuel, est irresponsable".
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