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Usine Spontex de Beauvais : municipalité et salariés attendent le redémarrage avec impatience

Depuis le 28 août, l'usine Spontex est à l'arrêt suite à la pollution d'un cours d'eau. Alors que les dirigeants sont convoqués vendredi 6 septembre au ministère de la Transition écologique, les syndicats comme la maire de la ville espèrent une reprise rapide des activités.

Article rédigé par franceinfo - Sarah Tuchscherer
Radio France
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Temps de lecture : 2 min
L'usine Spontex de Beauvais (Oise) est à l'arrêt depuis fin août suite à une pollution d'un ruisseau. (SARAH TUCHSCHERER / FRANCE-INFO)

Une rencontre cruciale, vendredi 6 septembre, pour les dirigeants de l'usine Spontex de Beauvais, dans l'Oise. La direction est convoquée à 10 heures au ministère de la Transition écologiqueÀ l'ordre du jour, une pollution survenue fin août aux abords de l'entreprise. Depuis, la production est à l'arrêt.

La source de tous les problèmes... c'est un ruisseau. Un cours d'eau qui longe l'usine. Le 26 août dernier, il est devenu blanchâtre après une fuite d'eaux usées provenant du site industriel. Le délégué CGT de l'entreprise, Emmanuel Villain relative la portée de l'accident : "C'est une eau qui est mélangée à de la soude, mais il y en a 27 grammes par litres  donc ce n'est pas non plus énorme. Oui, il y a une pollution, mais il n'y a pas de danger pour les riverains. Il faut arrêter la psychose ! Il y a eu cinq poissons morts, et encore on ne sait même pas si c'est lié."

Premier arrêt ordonné par la préfecture en 80 ans

La préfecture a néanmoins ordonné l'arrêt de la production. Depuis, la direction de Spontex a lancé des travaux de réfection des canalisations. En attendant, les salariés sont affectés à des tâches de conditionnement ou de nettoyage. Mais le site perd de l'argent. D'ordinaire, un million d'éponges sont produites chaque jour, sept jours sur sept.

Emmanuel Villain, actuel délégué CGT et José Bailadeira, son prédécesseur à ce poste. Ils espérent un redémarrage rapide de l'usine. (Sarah Tuchscherer / Franceinfo)

Tout cela alimente l'inquiétude de José Bailadeira. Il a travaillé quarante ans dans l'usine avant de prendre sa retraite l'an dernier : "C'est la première fois en 80 ans que Spontex est arrêté par la préfecture. On espère qu'ils vont pouvoir redémarrer rapidement, sinon il y aura des conséquences. Pour le moment il n'y a pas de chômage, les gens peuvent prendre des congés mais ça ne pourra pas durer éternellement."

Cette entreprise a fait de gros efforts en termes de qualité de l'environnement

Caroline Cayeux, la maire de Beauvais

La municipalité de Beauvais aussi est inquiète. La maire Caroline Cayeux ne participera pas à la réunion au ministère mais elle a écrit à Emmanuel Wargon pour lui demander de bien prendre en considération l'intérêt des salariés. Elle espère un redémarrage rapide : "Il est normal que la ministre veuille ouvrir le débat avec l'entreprise, d'un autre côté il ne faut pas oublier qu'il y a 250 salariés dans cette entreprise, que nous sommes très attachés à ces salariés et à leur travail." Elle poursuit : "Cette entreprise a fait de gros efforts en termes de qualité de l'environnement en faisant des travaux sur les nuisances olfactives et nous faisons le maximum, ville et état pour que l'entreprise soit maintenue, dans l'intérêt des salariés mais aussi avec le respect de l'environnement." 

Caroline Cayeux, la maire de Beauvais, a écrit à la ministre de la Transition écologique pour lui demander de prendre en compte l'intérêt des salariés de Spontex. (Sarah Tuchscherer / Franceinfo)

Sollicitée par Franceinfo, la direction de Spontex n'a pas donné suite. Au cours d'un comité social et économique la semaine prochaine, elle devrait préciser aux salariés la durée et le coût des travaux.

Usine Spontex : municipalité et salariés attendent le redémarrage avec impatience. Le reportage de Sarah Tuchscherer

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