Un gaz nocif pour la couche d'ozone est en déclin plus tôt que prévu, selon une étude

Les hydrochlorofluorocarbones ont commencé à décliner après avoir atteint un pic 2021, selon des travaux publiés mardi dans la revue "Nature Climate Change". Soit cinq années de mieux que les prévisions, grâce au succès du protocole de Montréal.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Image d'illustration du ciel parisien en septembre 2023. (LAURE BOYER / HANS LUCAS / AFP)

Les engagements internationaux pour protéger la couche d'ozone portent leurs fruits alors que les concentrations dans l'atmosphère d'une famille de gaz nocifs, les hydrochlorofluorocarbones – HCFC –, ont commencé à décliner plus vite que prévu, selon une étude publiée mardi 11 juin. "C'est un succès et cela rend optimiste sur le fait que les traités en faveur du climat et de l'environnement peuvent marcher", a salué Luke Western, de l'Université de Bristol, auteur principal de l'étude publiée dans la revue Nature Climate Change.

Le Protocole de Montréal, signé en 1987, est un engagement international à éliminer graduellement les substances appauvrissant la couche d'ozone utilisées pour la réfrigération, la climatisation, le gonflement de la mousse ou encore dans les aérosols. Cela a permis d'éliminer la production des chlorofluorocarbures, mais les hydrochlorofluorocarbones (HCFC) ont été développés pour les remplacer. Ces gaz sont présents dans les climatiseurs, réfrigérateurs ou encore dans le système de refroidissement des voitures. Ils sont très efficaces pour absorber le chaud et faire du froid, mais ils sont néfastes pour l'ozone qui nous protège des rayons UV et des puissants gaz à effet de serre.

Le pic a été atteint en 2021

Leur production et leur usage est encore en voie d'élimination. L'équipe internationale qui publie l'étude a toutefois démontré que le niveau de chlore destructeur de la couche d'ozone issu des HCFC a déjà atteint son pic en 2021, cinq ans plus tôt que prévu. Les chercheurs se sont appuyés sur des mesures d'un réseau de stations de mesure spécialisées nommé AGAGE ainsi que de données de l'agence météorologique américaine NOAA.

Les lignes noires matérialisent un retour au niveau des années 1980 à la fin des années 2080. (NATURE CLIMATE CHANGE)

"En mettant en place des contrôles stricts et en promouvant les alternatives respectueuses de la couche d'ozone, le protocole a réussi à infléchir les émissions et les niveaux de HCFC dans l'atmosphère", s'est félicité Luke Western. "Sans le Protocole de Montréal, ce succès n'aurait pas été possible donc c'est une validation spectaculaire des engagements multilatéraux pour combattre la perte de la couche d'ozone stratosphérique, avec des bénéfices additionnels dans la lutte contre le changement climatique d'origine humaine", juge-t-il.

La protection de la couche d'ozone est régulièrement citée par les scientifiques comme un exemple d'action collective réussie en faveur de l'environnement. Selon la dernière estimation quadriennale du Programme des nations unies pour l'environnement (PNUE), publiée début 2023, la couche d'ozone devrait "se reconstituer dans les quatre décennies à venir".

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