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Transition énergétique : le patronat claque la porte

Le débat devait se conclure par des "recommandations"... que le patronat refuse de valider. En cause, l'objectif de diviser par deux la consommation d'énergie d'ici 2050 (le patronat voudrait s'en tenir à -20%), et celui de réduire la part du nucléaire dans l'électricité de 75 à 50% d'ici 2025.
Article rédigé par Guillaume Gaven
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1min
  (Maxppp)

Huit mois de débats pour rien ? Et si le vaste débat national sur la transition énergétique se terminait en queue de poisson ? Le projet de texte final, soumis aux acteur du débat - entreprises, syndicats, ONG, élus, experts - propose 15 "recommandations" pour aborder l'avenir de l'énergie en France. Celles-ci sont censées nourrir une future loi, à l'automne prochain.

Après huit mois de discussions donc, patatras. "Le Medef n'envisage pas d'endosser en tant que tel ce document qui est un document de synthèse et qui comporte de nombreux points qui ne font pas l'objet d'un consensus" , explique son directeur, Michel Guilbaud. Qui laisse la porte entrouverte : si le document n'est plus "recommandations" mais "synthèse", il le signera...

Colère des associations environnementales, qui planchent sur le sujet depuis longtemps.

Pourquoi une telle hargne ? A cause de deux points litigieux - certains ne font plus débat, comme la rénovation énergétique des bâtiments ou les énergies renouvelables - qui coincent, donc.

Il y a cet objectif de réduire de 50% la consommation énergétique d'ici 2050. Les entreprises le jugent "excessif car contraire à la compétitivité à court terme", et proposent une baisse de 20%.
L'autre sujet qui coince, et qui est lié, c'est l'engagement (de campagne de François Hollande) de réduire de 75 à 50% la part du nucléaire dans la production d'électricité.

"Il faut des financements considérables, on parle de plusieurs centaines de milliards d'euros" , s'emporte Jean-Louis Schilansky, le président de la commission énergie du Medef, et de l'Union française des industries pétrolières. "Ca nous semble utopique aujorud'hui, on n'a pas les moyens de le faire."

Une dernière réunion de travail était prévue dans l'après-midi pour tenter d'aplanir les divergences.

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