Total met en garde contre les forages pétroliers dans l'Arctique
C'est la
première fois qu'un grand patron du pétrole critique publiquement
l'exploration pétrolière dans l'Arctique. Dans le Financial Times , Christophe de Margerie, PDG
de Total, a averti mercredi ses concurrents sur le risque que représentent les
forages pétroliers dans cette zone écologiquement sensible.
"Du pétrole au Groënland serait une catastrophe. Une marée
noire ferait trop de dégâts pour l'image de la compagnie", a t-il déclaré.
A la conquête du Grand Nord
Malgré les constats alarmants dressés par le National Snow and Ice Data
Center (NSIDC) et l'Université de Cambridge la semaine dernière, la plupart des compagnies pétrolières ne comptent pas stopper leur conquête
du Grand Nord.
La Royal Dutch Shell qui a investi 4,5 milliards de dollars et qui s'apprête à forer pendant sept ans, a du la semaine dernière reporter à l'année
prochaine ses projets d'exploitation d'hydrocarbures au large des côtes de l'Alaska, car une
pièce d'équipement de sécurité a été endommagée pendant le perçage d'une roche.
Selon CNN , la compagnie a déclaré qu'elle était bien préparée
à un éventuel déversement de pétrole, avec des équipes d'interventions et une
flotte de navires spécialisés.
Le géant russe Gazprom a reporté de quelques jours, et
pour des raisons de sécurité, le lancement de la production de pétrole du champ
de Prirazlomnoye, le premier champ pétrolier offshore de l'Arctique russe.
Exxon Mobil, et la compagnie norvégienne Statoil ont également
signé des accords d'exploration pétrolière dans les eaux de l'Arctique. BP
tente, quant à elle, de renforcer sa position dans la région par le biais de partenariats russes.
Total : le pétrole non, mais le gaz oui !
Toutefois si le patron de Total met en garde contre l'exploitation pétrolière, il a déclaré au Financial Times que la compagnie continuerait à explorer les possibilités d'exploiter les réserves de gaz de l'Arctique. Selon Christophe de Margerie les fuites de gaz sont beaucoup plus faciles à traiter que les déversements de pétrole.
"Save The Arctic"
Greenpeace, qui s'oppose depuis le début au projet de Shell et BP en
Arctique avec sa campagne "Save The Artic ", a accueilli favorablement les déclarations de Christophe de Margerie. "Le reste de l'industrie pétrolière devraient tenir compte de son
avertissement ", déclare Ben Ayliffe, responsable de la campagne de
Greenpeace dans l'Arctique.
"Compte tenu des risques, les entreprises ne
doivent pas toucher l'Arctique ", a t-il ajouté.
L'engouement pour la zone Arctique avait bondi lorsqu'en 2008, l'Institut de géophysique américain (USGS) avait estimé qu'elle pourrait abriter 22% des réserves restant à découvrir sur la planète.
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