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Simulation du réchauffement climatique dans les Alpes : "il suffit de descendre les prairies de 600 mètres"

Des morceaux de pelouse sont découpés et prélevés à 2 500 mètres d'altitude avant d'être descendus par hélicoptère 600 mètres plus bas. L'objectif est de simuler le réchauffement climatique comme l'explique sur franceinfo Wilfried Thuiller, directeur de recherche au CNRS.

Article rédigé par franceinfo
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Publié Mis à jour
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Héliportage de containers souples en 2012 (AMÉLIE MAURETTE  / MAXPPP)

Dans les Alpes, des morceaux de terrain sont découpés et prélevés à 2 500 mètres d'altitude. Ils sont ensuite descendus par hélicoptère 600 mètres plus bas où la température est un peu plus élevée. L'objectif est de simuler le réchauffement climatique et de mesurer son impact sur les alpages.

franceinfo : Comment se passe cette expérience ?

Wilfried Thuiller : On découpe de morceaux de pelouse de 2 mètres par 2 mètres que l'on transfère dans des gros sacs à gravats. On a dix gros sacs... L'originalité du projet c'est de prendre l'écosystème dans son ensemble avec la végétation, les organismes du sol, les micro-organismes, les insectes.

C'est une expérience inédite ?

Cela n'avait jamais été fait. Il y avait eu quelques petites manipulations de transplantations mais à une si grande échelle, de 40 mètres, ça n'a jamais été fait. On a couplé cette manipulation-là avec les Suisses. Il y a deux autres sites en Suisse qui reproduisent exactement ce que l'on fait cette semaine.

Pourquoi les Alpes ?

Les Alpes sont menacées plus fortement que le reste par le réchauffement. S'il doit y avoir des changements cela se voit très rapidement. Ensuite, c'est très facile de simuler une augmentation de 3 degrés, il suffit de descendre d'à peu près 500 à 600 mètres.

Quelles mesures vont être prises ?

On va mesurer comment les espèces vont survivre dans un contexte de plus 3 degrés qui est brutal. Comment les espèces végétales vont survivre, comment les champignons vont survivre, comment les bactéries vont survivre. La dynamique de toutes ces espèces. Est-ce que certaines espèces vont prendre le dessus sur d'autres ? Et est-ce qu'elles ont des traits particuliers ?

Wilfried Thuiller, directeur de recherche au CNRS : "Il y a deux autres sites en Suisse qui reproduisent exactement ce que l'on fait cette semaine"

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