Sauvegarde des batraciens : attention au "passage grenouille" !
Si
vous passez d'ici le 15 avril par Gognies-Chaussée, un village transfrontalier
du Nord, ne soyez par surpris de croiser sur la route l'un des dix bénévoles
chargé de faire traverser la route aux batraciens des environs, à l'image de Guy qui, tous les matins vers 7h, enfile sa chasuble à
l'effigie d'une grenouille.
Un système D qui fonctionne
Le système est simple : côté belge sur 1 kilomètre, une barrière avec une bâche qui s'enfonce dans le
sol pour éviter tout passage, et une dizaine de seaux dans lesquels les bêtes
se retrouvent piégées. Et matin et soir, le retraité vient les chercher. "*Il
faut une certaine humidité. Une température de 9 à 10 degrés",
- explique-t-il. "Il y a quelques jours il y a avait un peu gel, hé bien le
matin j'ai rien retrouvé. Et puis dès que la température est remontée, il y a
eu un pic de 51 grenouilles", raconte encore Guy.
"Des gens ralentissent, d'autres s'arrêtent même pour savoir ce qu'on fait là. D'autres foncent!" (Guy, ramasseur)
Le retraité note aussi leur
nombre, leur variété et leur sexe, et puis c'est la traversée de la frontière,
en fait, juste la départementale. Et il faut faire très attention car évidemment
il ne peut pas couper la circulation. "Des gens ralentissent, d'autres
s'arrêtent même pour savoir ce qu'on fait là. D'autres foncent !... si vous ne vous
garez pas vous aurez le même sort que les grenouilles", prévient-il en
plaisantant.
Un millier de batraciens sauvés
Une fois en France, Guy
libère ses protégés devant le cours d'eau où les crapauds et grenouilles
rousses vont se reproduire pour faire leurs petits. Une occupation pour le
moins insolite qui enchante le ramasseur. "J'ai l'impression de faire un acte,
pas de bravoure, mais quand même je suis assez fier de mon action" ,
se félicite le retraité.
Une
action qui permet quand même d'assurer la survie d'environ 1.000 amphibiens sur
le secteur.
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