Remous après la suspension des OGM, Bové remange
Il avait entamé une grève de la faim, rue de la Banque à Paris, le 3 janvier dernier. Après 9 jours de jeûne, José Bové a donc annoncé qu’il y mettait un terme, la France venant d’engager la clause de sauvegarde sur le maïs OGM MON810.
En remangeant sa première soupe, le leader altermondialiste a tenu à préciser qu’il poursuivait le combat contre le futur projet de loi sur les OGM. "C'est un projet de loi qui ne nous satisfait pas parce qu'il est limité et qu'il organise en fait la coexistence entre les OGM et les autres formes de culture", a précisé José Bové au micro de France Info.
Paris a demandé hier soir l’activation de la "clause de sauvegarde" auprès de l’Union européenne. La procédure suspend la culture sur le territoire national du maïs MON810 de la firme américaine Monsanto, seul OGM cultivé en France.
Devant les cadres de l’UMP réunis à Paris (LIRE NOTRE ARTICLE), le président Sarkozy a estimé que la décision de son gouvernement plaçait la France "à l’avant-garde du combat sur l’environnement".
Les associations de défense de l’environnement se sont immédiatement réjouies de cette décision. Ségolène Royal a exprimé sa satisfaction en affirmant qu'"il était temps". Pour les Verts, Noël Mamère a salué "une victoire nécessaire et symbolique", tout en s’inquiétant du sort judiciaire des "faucheurs volontaires".
En revanche, la puissante Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA) a déploré une "décision affligeante", qui "n’a pas été prise avec suffisamment de recul".
Pour prendre sa décision, le gouvernement s’est appuyé sur les conclusions de la Haute autorité provisoire sur les OGM. Une commission composée de chercheurs, représentants des cultivateurs, semenciers et associations. Cette Haute autorité a fait état d’"éléments scientifiques nouveaux". Mais l’indépendance de ce comité fait l’objet de polémiques, son propre président dénonçant l’existence de lobbies en son sein.
Techniquement, la "clause de sauvegarde" doit être enclenchée par le ministre de l’Agriculture, Michel Barnier, et Monsanto dispose de 15 jours pour présenter sa défense. La démarche auprès de Bruxelles pour déposer la requête de la France ne pourra donc être faite qu’après ce délai.
En France, 22.000 hectares de MON810 étaient mis en culture, principalement dans le sud-ouest, par 2.000 exploitants agricoles. Ce qui représente 0,75% des 2,8 millions d’hectares de maïs cultivés dans l’Haxagone.
Gilles Halais (avec agences)
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