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Réduction des déchets plastiques : "Avec 250 kilos rejetés dans les océans chaque seconde, il y a urgence à agir"

La Commission européenne lance ce lundi une série de propositions pour réduire l'utilisation de plastique au sein de l'Union. Une réponse à une "situation d'urgence" pour la fondation Surfrider.

Article rédigé par franceinfo
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La Commission européenne lance aujourd'hui une série de propositions pour réduire l'utilisation de plastique au sein de l'Union. (JEWEL SAMAD / AFP)

"C'est la première fois qu'une loi de cette envergure est proposée pour faire face à la pollution de l'océan", estime Justine Maillot, chargée de mission Affaires européennes à la fondation Surfrider, lundi 28 mai sur franceinfo. La Commission européenne lance aujourd'hui une série de propositions pour réduire l'utilisation de plastique au sein de l'Union. Les mesures devraient être concrètes, comme interdire les pailles et les cotons-tiges en plastique qui font partie des dix produits que l'on retrouve le plus souvent sur les plages. "Il y a urgence partout", précise Justine Maillot, quand on sait que "dans le monde, 250 kilos de plastiques finissent dans nos océans à chaque seconde."

franceinfo : Ces propositions de la Commission vont-elles dans le bon sens ?

Justine Maillot : Oui, Surfrider accueille positivement ces propositions de la Commission européenne. C'est la première fois qu'une loi de cette envergure est proposée pour faire face à la pollution de l'océan par, notamment, ces plastiques que l'on n'utilise qu'une fois comme les pailles, les cotons-tiges mais aussi les bouteilles en plastiques, et qui représentent 50% des déchets trouvés sur les plages.

Comme le disait tout à l'heure Bruxelles, si rien n'est fait, il y aura davantage de plastique dans les océans que de poissons en 2050. Le plastique est déjà partout dans nos mers ?

Il l'est effectivement, ou en tout cas très présent. On en retrouve dans des endroits très éloignés de toute civilisation humaine. On en retrouve dans la faune, dans les poissons, on voit que le plastique peut remonter la chaîne alimentaire, ce qui montre qu'il y a une urgence à agir, à réduire notre consommation et à prévenir afin que ce plastique ne finisse pas dans les océans.

Ce serait alors non seulement les plastiques à usage unique mais aussi l'ensemble des plastiques qu'il faudrait bannir ?

En tout cas il faudrait repenser l'ensemble de notre utilisation du plastique. Cette proposition se concentre sur les plastiques à usage unique, dont on a très peu besoin si l'on pense à l'utilisation des bouteilles en plastique, pour lesquelles des alternatives réutilisables existent déjà. C'est la première chose sur laquelle il est le plus facile d'agir mais d'autres mesures sont nécessaires pour faire face notamment aux microplastiques.

Ces mesures de la Commission sont donc un premier pas avant d'aller plus loin ?

Effectivement c'est un premier pas qui va totalement dans la bonne direction mais qui fait partie d'une démarche plus générale, la Commission a publié en janvier dernier une "stratégie plastique" qui visait plus largement à repenser le plastique, à développer le réemploi, le recyclage, et cette législation fait donc partie d'une action plus globale.

Qu'est ce qui fait que cette fois-ci Bruxelles s'est convertie à l'écologie ?

En termes d'environnement, l'Union Européenne est quand même relativement active, et on se rend tous compte qu'il y a un consensus sur la question du plastique parce qu'il y a ces chiffres atroces. Il y a urgence et on voit qu'il y a une démarche générale, même internationale, et l'Union Européenne veut montrer l'exemple. Il y a urgence partout sur la question du plastique, on parle souvent de l'Asie et d'autres continents mais en Europe, nous avons des centaines de milliers de tonnes de plastiques rejetées dans nos océans chaque année. Quand il y a 250 kilos de plastiques qui finissent dans nos océans chaque seconde dans le monde, je pense effectivement qu'il y a urgence.

L'Europe est donc la bonne échelle pour lutter contre cette prolifération des plastiques ?

Oui, car l'Union Européenne va permettre d'agir tous ensemble pour interdire un certain nombre de produits et l'Union Européenne a une côte importante aussi, elle doit donc jouer son rôle d'exemple au sein des négociations notamment aux Nations Unies.

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