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Réacteur EPR, Ayraultport... Quatre raisons de divorcer du PS pour les écolos

Dénonçant "l'inutilité" du réacteur de Flamanville, Noël Mamère a répété mardi la menace d'un départ d'Europe Ecologie-Les Verts du gouvernement. Francetv info revient sur quatre pommes de discorde jetées par les écolos dans la majorité.

Article rédigé par Yann Thompson
France Télévisions
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Le secrétaire national d'Europe Ecologie-Les Verts, Pascal Durand, pose devant le logo des opposants au projet d'aéroport du Grand Ouest, le 7 septembre 2012 à Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique). (FRANK PERRY / AFP)

POLITIQUE - Les écologistes vont-ils détrôner les communistes en tant que meilleurs opposants au PS ? Malgré la présence de Cécile Duflot à la tête du ministère du Logement et de Pascal Canfin au Développement, Europe Ecologie-Les Verts multiplie les prises de position virulentes à l'encontre du gouvernement. Mardi 4 décembre, le député EE-LV Noël Mamère a affirmé qu'il relevait de la "responsabilité politique" des écologistes de "résister" face à la construction du réacteur EPR (un réacteur de 3e génération) de Flamanville (Manche), un projet soutenu par les socialistes. Francetv info recense quatre dossiers sur lesquels le parti au tournesol tourne le dos au parti à la rose.

1Le réacteur EPR de Flamanville

La position d'EE-LV : les écologistes réclament son abandon, a fortiori depuis l'annonce lundi par EDF d'un surcoût du projet de 2 milliards d'euros. Si le gouvernement s'"entête sur des projets inutiles et dangereux, sur des projets du passé (...), je pense que nos chemins commenceront à diverger sérieusement", a menacé Noël Mamère mardi sur i-Télé, mettant en cause la participation d'EE-LV au gouvernement. "Nous ne partirons pas avec le goudron et les plumes", a-t-il averti, quelques jours après sa tribune dans Le Monde intitulée "Quitter le gouvernement ?".

La position du gouvernement : durant sa campagne, François Hollande s'est engagé à "préserver la construction d'un EPR", sans trouver de compromis avec les écologistes opposés au nucléaire ("personne n'a cédé", a reconnu Cécile Duflot en novembre 2011). Mardi, la ministre de l'Ecologie et de l'Energie, Delphine Batho, a réaffirmé que "le calendrier d'une ouverture en 2016 serait tenu" pour ce réacteur de troisième génération. 

Duflot sur l'accord PS-EELV : "Personne n'a cédé" ( Canal+)
 

2Le projet d'aéroport à Notre-Dame-des-Landes

La position d'EE-LV : les élus écologistes s'opposent au projet d'aéroport du Grand Ouest depuis 2003. Leur position n'a pas changé depuis leur entrée dans la majorité et ils appellent désormais le gouvernement au dialogue. "Ne pas discuter sur un sujet comme celui-ci serait remettre en cause les fondements mêmes de la participation des écologistes à cette majorité et nous ne voulons pas l'échec de cette majorité", a déclaré le 24 novembre Pascal Durand, le patron d'EE-LV.

La position du gouvernement : de même que l'EPR, le projet d'aéroport nantais était un second point de divergence dans les accords PS/EE-LV conclus en novembre 2011. Le gouvernement insiste toujours sur "la nécessité de poursuivre le déroulement du projet de transfert de l'aéroport de Nantes-Atlantique", soutenu par François Hollande. Maigre concession annoncée en novembre : la mise en place d'une "commission du dialogue" en vue "d'entendre toutes les parties prenantes".

Notre-Dame-des-Landes : la question des ministres écologistes au gouvernement relancée (Francetv info)

3La politique économique

La position d'EE-LV : le 9 novembre, le sénateur Jean-Vincent Placé s'est inquiété d'annonces "sans conversion écologique" et de "la tournure" et du "virage [...] de la politique économique" entrepris par le gouvernement après la publication du rapport Gallois. De là est né un psychodrame sur la participation des écologistes au gouvernement, avec une liste de sujets qui fâchent : le report de la fiscalité écologique en 2016 dénoncé par Pascal Canfin dans Le Nouvel Obs, l'opposition du conseil fédéral du parti au traité budgétaire européen, etc. 

La position du gouvernement : le gouvernement a repris en novembre de nombreuses propositions formulées par Louis Gallois et obtenu en octobre un large vote en faveur du traité européen au Parlement. Sur la question de la fiscalité écolo, le ministre de l'Economie, Pierre Moscovici, a indiqué le 7 novembre : "S'il est possible d'agir plus tôt que 2016, nous l'avons dit à nos partenaires écologistes et pas seulement à eux, nous le ferons."

Le Conseil fédéral des écologistes contre la ratification du traité européen (Daniel Sportiello, Michel Anglade / France 3)

4Le droit de vote des étrangers aux municipales

La position d'EE-LV : dans une lettre ouverte à François Hollande initiée par les écologistes Esther Benbassa et Sergio Coronado, cinquante parlementaires et intellectuels demandent mardi dans Libération au chef de l'Etat de "convaincre les élus hésitants""Il ne serait pas raisonnable de reporter à 2014 l'éventuel octroi à nos résidents étrangers non européens d'un droit qu'ils attendent depuis longtemps", écrivent-ils.

La position du gouvernement : dans son agenda du changement, François Hollande avait annoncé en avril que la réforme serait actée entre août 2012 et juin 2013, soit avant les municipales de 2014. Face à la difficulté de faire voter le texte par trois cinquièmes des parlementaires, le gouvernement a depuis rétropédalé et annoncé qu'il n'avait "jamais donné aucun calendrier", comme le relève Arte dans cette vidéo.

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