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Quand le boom du pétrole américain bouleverse la donne mondiale

Les États-Unis seront le premier producteur de brut en 2017. C'est ce qu'a annoncé mardi l'Agence internationale à l'énergie. Un pas vers l'indépendance énergétique grâce à l'extraction du pétrole de schiste ou l'exploitation des sables bitumeux. Un boom susceptible surtout de bouleverser l'économie mondiale, selon l'AIE.
Article rédigé par Cécile Quéguiner
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
  (Lucy Nicholson Reuters)

Les prévisions de l'AIE, Agence internationale de l'énergie, sont à première vue à ranger au rayon des fastes nouvelles. Dans son dernier rapport semestriel publié mardi, l'organisation, qui émane de l'OCDE, prévoit en effet un renversement du marché pétrolier dans les cinq ans à venir.

Explication : alors que la demande de pétrole ne cesse d'augmenter, dopée par la croissance chinoise, l'offre pourrait la rattraper, puis la dépasser d'ici à 2018.De quoi "aider à calmer un marché pétrolier qui était relativement tendu depuis plusieurs années ", commente l'AIE. De là à baisser le prix du baril ? C'est tout l'enjeu. 

Les USA, devant la Russie et l'Arabie Saoudite

A l'origine de cette offre inattendue de brut, l'explosion de la production américaine. L'AIE l'avait déjà entrevue, prévoyant en novembre 2012 que l'or noir made in US serait n°1 en 2020, devant la Russie et l'Arabie saoudite. Mais ses dernières prévisions avancent encore le bouleversement du podium à 2017. 

Mais d'où provient cet afflux de brut ? C'est bien là que la bonne nouvelle pour l'Amérique du Nord et certains économistes, se transforme en cauchemar pour les écologistes. Car ce pétrole brut qui semble tomber du ciel, provient en réalité des profondeurs du sol américain. D'immenses gisements d'hydrocarbure, longtemps inexploités car difficiles d'accès : gisements de pétrole de schiste ou de sables bitumineux. La technique, très décriée en France, de la fracturation hydraulique notamment a provoqué une véritable ruée vers cet or noir dans certains Etats comme le Dakota du Nord, la Pennsylvanie ou le Texas. Au point de transformer des lieux désolés en villes champignons où afflue la main d'oeuvre. 

> Revoir Williston : la ruée vers l'or noir (en vidéo)

Plus de pétrole... et de gaz à effet de serre ?

Mais ces techniques, aussi prometteuses semblent-elles, comportent des risques environnementaux et sanitaires, en fracturant la roche et déversant dans les nappes phéatiques des produits chimiques, parfois mal maîtrisés.

> Lire Le gaz de schiste dangereux pour la santé

En outre, si la production accrue de pétrole donne du lest à l'économie mondiale, elle menace le climat. En 2018, il y aurait 12 fois plus de pétrole sur le marché qu'aujourd'hui. Et 12 fois plus d'émissions de gaz à effet de serre ? C'est ce que redoutent les spécialistes qui s'emploient actuellement à tenter de les réduire au plus vite. 

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