Pyrénées-Orientales : des milliers de manifestants à Villeneuve-de-la-Raho pour dénoncer un projet de golf

Plusieurs milliers de personnes se sont rassemblées en fin de matinée, samedi 16 décembre, contre le projet de golf de Villeneuve-de-la-Raho (Pyrénées-Orientales) à l'appel d'une vingtaine d'associations environnementales et de partis écologistes, rapporte France Bleu Roussillon.

Les manifestants se sont rassemblés sur le site du futur complexe. Ils étaient 4 000, selon les gendarmes, 4 500 selon les organisateurs, qui en attendaient un millier. Les gendarmes se sont positionnés à chaque point d'entrée de la ville.

Le golf doit être construit sur 180 hectares, avec un club-house, un hôtel et 600 logements. Les premiers travaux ont commencé fin 2023 et suscitent la colère des associations environnementales, qui rappellent que les Pyrénées-Orientales traversent depuis deux ans la pire sécheresse de leur histoire.

Le projet est soutenu par les acteurs économiques locaux comme la CCI, le Medef, la Fnaim, le BTP et l'Umih 66. La maire de Villeneuve-de-la-Raho, Jacqueline Irles, qui porte ce projet depuis plus de vingt ans, a assuré vendredi sur France Bleu Roussillon que le golf sera arrosé "à 100% grâce à l'eau de la station d'épuration". 

"Trente hectares d'urbanisation"

Du côté des opposants, ce golf est perçu comme un "gros prétexte". Marc Maillet lutte depuis 20 ans contre les différents projets de golf à Villeneuve-de-la-Raho et porte actuellement une action en justice. Il s'est exprimé samedi sur franceinfo. "Le golf c'est un gros prétexte, il faut quand même mettre les points sur les i. C'est surtout 30 hectares d'urbanisation", estime le président de l’association Frêne 66, Fédération pour les espaces naturels et l’environnement des Pyrénées-Orientales.

"Cela détruisait une zone humide très intéressante au niveau justement de l'éponge qui est nécessaire pour préserver l'eau". Il rejette aussi la proposition de l’arrosage du golf avec les eaux usées. "Les eaux usées des stations sont rejetées soit dans les cours d'eau, soit dans la nature et constituent une sorte d'apport pour les nappes phréatiques avec filtration naturelle", dénonce-t-il.