Pyralènes : un plan contre une "pollution historique"

Depuis cet été, les poissons pêchés dans le Rhône ne doivent plus être consommés. Et les pyralènes n'ont pas contaminé que le bassin fluvial Rhône-Méditerranée. Artois-Picardie et Seine-Normandie sont aussi concernés, comme le montre une carte publiée par le ministère de l'ecologie.

Nathalie Kosciusko-Morizet a lancé hier les premières études sur l'impact de cette pollution.

"C'est une dépollution de grande ampleur et on ne sait pas comment faire", a-t-elle déclaré à la presse. "Cette dépollution est loin d'être simple, elle est même très compliquée car il y a des quantités impressionnantes de sédiments", a ajouté la secrétaire d'Etat chargée de l'Ecologie, en rejetant la solution de dragage du fleuve. Elle a aussi expliqué que la solution de colmatage (employé aux Etats-Unis) était "brutale, posait des problèmes environnementaux et n'était pas envisagée avec bienveillance". Nathalie Kosciusko-Morizet a dressé un portrait assez pessimiste de l'ampleur de la pollution aux PCB (polychlorobiphényles) : "tous les grands fleuves de France et d'Europe" seraient concernés.

Essentiellement présents autrefois dans les transformateurs, condensateurs, encres ou adhésifs, les pyralènes ne sont plus produits depuis 1979 et les appareils qui en contiennent sont interdits à la vente depuis 1987. Largement déversés dans le Rhône dans les années 80, très peu solubles, ils se sont accumulés dans les sédiments puis dans les graisses des poissons. Jugés "probablement cancérigènes pour l'homme", les PCB sont dommageables pour le foie, la reproduction et la croissance, avec des effets "possibles" sur le cerveau et les hormones thyroïdiennes.