Premier retrait de récif artificiel en France
Immergés dans les années 80 pour créer des récifs artificiels, les 25.000 pneus de cette zone qui s'étend de Cannes à Antibes vont être retirés peu à peu. Il s'agit du premier site Natura 2000 majoritairement marin. Un projet pilote est mené par l'agence des aires marines protégées depuis le 4 mai et jusqu'à ce mercredi soir, et vise à retirer 10% des pneumatiques, soit 2.500.
Un récif artificiel est présenté par l'agence des aires marines protégéées comme "une structure immergée volontairement, dans le but de créer, protéger ou restaurer un écosystème marin riche et diversifié". Ainsi, on crée un habitat dans une zone qui n'en possède pas. En imitant les fonctions naturelles des fonds en roche, il permet alors la reproduction et la protection contre la prédation des jeunes poissons, la colonisation et l'alimentation pour la chaîne alimentaire.
"Restaurer l'intégrité du milieu marin"
L'objectif affiché de l'agence des aires marines protégées est de "restaurer l’intégrité du milieu marin sur lequel les pneumatiques se sont disséminés depuis quelques décennies et d’éviter toute altération des habitats d’intérêt européen". En effet, ces pneus en se dégradant peuvent dégager des substances toxiques.
Les pneumatiques sont retirés par dizaines par huit plongeurs qui se relaient toutes les 30 minutes. Il faut ensuite trouver une solution pour fixer les polluants. Patrice Francour, professeur d'écologie et directeur du laboratoire Ecomers à Sofia-Antipolis va tester une nouvelle méthode "en mettant au fond une couverture minérale, une sorte de granulé ". Si les résultats sont concluants, l'enlèvement total des pneumatiques pourra être envisagé.
En France, on compte environ 90.000m3 de récifs artificiels, dont près de 3.480 m3 dans le Golfe de Juan. L'opération d'envèlement des pneus va s'avérer coûteuse, 160.000 euros pour 2.500, il en reste encore 22.500.
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