Nouveau plan abeilles : "On a choisi l'agriculture conventionnelle, plutôt que la biodiversité", regrette l'Union nationale de l’apiculture française
Le gouvernement présente vendredi un nouveau plan pour protéger les abeilles afin de restreindre davantage l'utilisation d'herbicides et de fongicides. Mais le porte-parole de l’Union nationale de l’apiculture française regrette que des dérogations puissent être accordées.
Un nouveau plan pour proteger les abeilles sera présenté ce vendredi 11 juin, huit mois après l’adoption d’une loi réautorisant l'usage des insecticides néonicotinoïdes dans les champs de betteraves sucrières.
Le gouvernement compte adopter un arrêté afin d'interdire l’utilisation de tous les pesticides sur les cultures qui attirent les abeilles. Concrètement, en plus des insecticides qui sont déjà interdits, les agriculteurs ne pourront plus utiliser les herbicides ou les fongicides sur les arbres fruitiers, les tournesols, le colza, toutes les cultures dites attractives, pendant la période de floraison.
Néanmoins, des dérogations pourront être accordées, au grand regret d'Henri Clément, porte-parole de l’Union nationale de l’apiculture française. Selon lui, c'est la grande faiblesse du dispositif. "On a choisi l'agriculture conventionnelle, plutôt que l'apiculture, la biodiversité, l'environnement".
"De nombreuses dérogations sont envisagées. C'est du grand n'importe quoi, ça n'évolue pas dans le bon sens".
Henri Clément, porte-parole de l’Union nationale de l’apiculture française.franceinfo
Dans son nouvel arrêté, le gouvernement ne suit pas l'avis de l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation (ANSES) sur la protection des abeilles, rendu il y a trois ans. Il prévoyait plus de contraintes pour l’utilisation des produits "abeilles" jugés moins nocifs, avec un épandage en pleine nuit.
En décembre dernier, plusieurs députés avaient écrit au Premier ministre pour dénoncer une première version de ce plan abeille, jugée trop contraignante pour les agriculteurs. Pierre Venteau, député de La République en marche et lui-même ancien agriculteur, estime que cette nouvelle version est plus équilibrée."Je pense qu'on a fait un bon bout de chemin parce qu'un certain nombre d' inquiétudes réelles, techniques, liées aux réalitées de terrain, sont bien prises en compte".
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