Pesticides : l'appel des médecins contre leur dangerosité

A l'origine de l'appel, lancé en septembre dernier, il y a un groupe de médecins limousins auxquels se sont associés des médecins de Martinique et de Guadeloupe, très touchés par l'affaire du Chlordécone. Le Chlordécone, c'est ce pesticide qui a été largement employé aux Antilles entre 1973 et 1993, avant d'être interdit, mais qui continue aujourd'hui encore à contaminer les cultures, les viandes et les poissons.

Ils sont près de 1.200 médecins à avoir signé l'appel. A souligner qu'une exposition professionnelle aux pesticides accroît le risque de maladie de Parkinson, de cancers de la prostate et de certains cancers du sang. Risque de malformations congénitales chez les enfants, également.

Qui plus est, les médecins notent que nombre de pesticides sont des perturbateurs endocriniens, dont les effets ne dépendant pas de la dose mais de la durée d'exposition - les perturbateurs endocriniens sont accusés d'être cause d'infertilité, obésité, puberté précoce.

Fin des épandages aériens ?

Après le constat, les préconisations : les médecins demandent de mettre fin aux dérogations à l'interdiction européenne des épandages aériens, notamment aux Antilles - où les dérogations atteignent parfois 12 mois sur 12...

Ils demandent aussi que l'Etat reconnaisse de nouvelles maladies professionnelles agricoles liées aux pesticides, que les produits alimentaires soient mieux étiquetés, et que ce soient des laboratoires indépendants qui réalisent les tests avant une mise sur le marché. 

Ils réclament enfin que les perturbateurs endocriniens soient mieux pris en compte au niveau européen.