Le tiers du Pakistan est sous les eaux. C'est du jamais vu. Pour la première fois, mardi 30 août, Muktyar Bibi rejoint ce qu'il reste de sa maison à Shikarpur : une ruine, emportée par la pluie et le fleuve. Son dernier espoir est de retrouver quelques-uns de ses modestes biens au milieu des débris, quelques jours après la catastrophe. "Il a fallu que je sauve mes enfants. J'ai couru avec eux, mais où pouvais-je aller ? Ma maison s'est effondrée, maintenant je vis sur la route avec mes enfants", déplore Muktyar Bibi.Marcher plusieurs jours dans l'eau pour rejoindre des campementsLes routes sont alors les seuls refuges encore au sec dans une région presque entièrement inondée. C'est là que se massent les sinistrés par centaines. Certains ont marché plusieurs jours dans l'eau pour rejoindre un campement de fortune. L'Indus, principal fleuve du pays, envahit désormais les villes et les campagnes sur des kilomètres. Sous la force des flots, 3 400 kilomètres de route ont été détruits, et 157 ponts emportés.