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OGM : l'étude de Séralini retirée de la littérature scientifique

En septembre 2012, le professeur Gilles-Eric Séralini publiait une étude choc que les conséquences physiologiques de la consommation du maïs OGM NK 603. On voyait des rats déformés par des tumeurs cancéreuses. Ce vendredi, ses travaux ont été retirés et effacés de la littérature scientifique par le propriétaire de la revue scientifique qui les avait publiés.
Article rédigé par franceinfo
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C'est comme si son étude n'avait
jamais existé. Ce vendredi, l'éditeur Elsevier, a annoncé qu'il retirait de la littérature scientifique l'étude du professeur Gilles-Eric Séralini sur le maïs OGM NK 603. L'étude "In Vivo" publiée dans la revue Food ans Chemical
Toxicology
(FCT) montrait que la consommation de ce maïs transgénique était
dangereuse pour les rats. Les animaux sur lesquels les tests ont été effectués
ont développé, selon le chercheur, des tumeurs cancérigènes.

►►► Lire le communiqué de l'éditeur
Elsevier (en anglais)

L'éditeur a estimé que le nombre de rats soumis à l'étude
était insuffisant pour tirer des conclusions. "Cette
rétractation survient après des analyses longues et complètes de l'article
publié et des données qu'il mentionne, effectuées en parallèle d'une enquête
sur l'évaluation par les pairs de cet article
", indique Elsevier dans son
communiqué. "En fin de compte, les résultats présentés, qui ne sont pas inexacts,
ne sont pas concluants et sont par conséquent en deçà des normes de publication
de Food and Chemical Toxicology (FCT)
", ajoute-t-il.

Critiques "inacceptables" pour
le Pr Séralini

Eric-Gilles Séralini a donné une
conférence de presse
 jeudi à Bruxelles pour annoncer qu'il
avait reçu une lettre lui demandant de retirer son étude. Il juge les critiques
qui lui sont faites "inacceptables ", expliquant que "ce
retrait ne serait pas autorisé par les normes éthiques internationales
auxquelles adhère la revue (nommées COPE), puisqu'il y a ni erreur ni fraude.
Par contre, la courte étude de Monsanto publiée dans la même revue pour prouver
l'innocuité de leur produit comporte erreurs ou fraudes, et ne fait pas l'objet
d'une controverse
". Il menace le
FCT de poursuites si elle ne renonce pas à sa décision.

Dès sa publication il y a un an, l'étude du biologiste français a été contestée.
L'autorité européenne de sécurité des aliments
et l'Inra ont jugé qu'elle n'était pas "fiable, valide et de bonne
qualité
". Bruxelles a même jugé que l'étude était "insuffisante ". 700 scientifiques avaient également signé une pétition
demandant au professeur Séralini de communiqué tous ses résultats. Six Académies avaient enfin estimé que cette étude n'avait "aucune conclusion fiable ".

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