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Nouvelle fuite radioactive dans une filiale d'Areva

Moins de deux semaines après la fuite d’uranium à Tricastin, un autre incident relance la controverse : des rejets d'effluents radioactifs {"sans impact pour l'environnement"} ont été constatés hier soir dans une autre usine, filiale d'Areva, à Romans-sur-Isère, dans la Drôme. Le ministre de l'Ecologie, Jean-Louis Borloo, réclame une {"remise à plat"} du dispositif de sécurité.
Article rédigé par franceinfo
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Voilà qui tombe mal pour Areva. Au moment où le géant du nucléaire fait amende honorable après l'incident de Tricastin, le 7 juillet dernier, il est impliqué dans une seconde affaire : l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) vient d'annoncer que des rejets d'effluents radioactifs avaient été constatés dans une autre filiale d'Areva, l'usine FBFC de Romans-sur-Isère, dans la Drôme.

En cause : la "tuyauterie défaillante" d'une canalisation, qui était détériorée "depuis une date qui reste indéterminée". "La rupture daterait, selon l'exploitant, de plusieurs années". La tuyauterie n'était pas conforme aux exigences de la règlementation, selon l'Autorité de Sûreté Nucléaire.

Mais l'ASN se veut rassurante. Après avoir dépêché sur place trois de ses inspecteurs, l'Autorité affirme que "les premières analyses montrent qu'il n'y a pas du tout d'impact sur l'environnement, car les quantités d'uranium sont très faibles", de l'ordre de 120 à 750 grammes (contre 74 kg à Tricastin).

Quelques heures plus tard, l'incident a été jugé "sans gravité" et classé au niveau 1 de l'échelle qui va de 0 à 7 (lire notre encadré). Soit le même niveau que celui de Tricastin. Il n'y a pas pour autant de similitudes entre les deux incidents, selon l'ASN.

Un "Tour de France des accidents nucléaires"

Ce qui n'empêche pas cette affaire de déclencher une nouvelle vague d'indignation chez les associations anti-nucléaires. Ainsi, France Nature Environnement, qui fédère la plupart des associations écologistes françaises, a dénoncé les défaillances du contrôle du nucléaire, évoquant un "tragique Tour de France des accidents nucléaires".
_ La direction d'Areva est également vivement critiquée.

Quant à Jean-Louis Borloo, il relativise l'événement : "Ne surdimensionnons pas, il y a 115 petites anomalies par
an. On est sur des sujets sans effet sur l'environnement et
sans effet sur la santé" a-t-il assuré lors une conférence de presse donnée ce matin.
_ Cependant, le ministre de l'Ecologie souhaite davantage de transparence, et annonce une "remise à plat" des "dispositifs d'information, d'analyse et de sécurité" nucléaire d'ici l'automne.

Céline Asselot avec agences

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