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Nord-Pas-de-Calais : des sels de perchlorate dans l'eau du robinet

Des taux de perchlorate supérieurs aux recommandations de l'Agence nationale de sécurité sanitaire ont été découverts dans des circuits d'eau potable. Les préfets du Nord et du Pas-de-Calais devraient prendre des arrêtés de restriction sur la consommation d'eau pour les nourrissons et les femmes enceintes.
Article rédigé par Ludovic Pauchant
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Xavier de Fenoyl Maxppp)

"Il y a une
suspicion d'un problème de santé publique mais on n'est pas dans une situation
de crise sanitaire
" : pour Christian Chocquet, le préfet délégué à la
sécurité, il s'agit avant tout d'appliquer le principe de précaution. Notamment parce que le perchlorate peut s'avérer dangereux pour les nourrisons, visés avec les femmes enceintes par les arrêtés de restriction que
prendront les préfets de la région dans la semaine et jusqu'à la semaine
prochaine dans les 544 communes concernées.

Hyperthyroïdie, problèmes de croissance ou de
développement neurologique chez le nourrisson

Solubles dans l'eau et fréquemment
utilisés pour les applications militaires et aérospatiales, les perchlorates ne
sont pas cancérogènes, ni mutagènes, ne s'accumulent pas dans l'organisme et leurs
effets sur la santé sont réversibles. Pour autant, ils peuvent provoquer chez les
nourrissons des problèmes d'hyperthyroïdie et des problèmes de croissance ou de
développement neurologique.

Des taux largement dépassé sur quatre forages

Pour les bébés de moins de six mois, le taux de
perchlorates fixés par l'Anses au-dessus desquels l'eau ne doit pas être
consommée est de 4 microgrammes/litre. Pour les femmes enceintes ou
allaitantes, il est relevé à 15 microgrammes/litre. D'après le quotidien la
Voix du Nord, le seuil maximum de quatre
microgrammes de perchlorate par litre d'eau a
plusieurs fois été
dépassé sur quatre des huit forages du champ captant de
Flers-en-Escrebieux.

Pas de modification de l'incidence
de l'hypothyroïdie congénitale

Les autorités ont
donc annoncé le lancement de traitements à base de dilution de l'eau, ou grâce à des
résines spécifiques, même si à ce jour, les études  réalisées n'auraient pas montré "de
modification de l'incidence de l'hypothyroïdie congénitale
" en
Nord/Pas-de-Calais par rapport aux autres régions. C'est ce qu'explique Dr Sandrine
Segovia-Kueny, rattachée à l'ARS. Elle poursuit, rassurante :  "La situation ne doit pas effrayer les
parents. Le suivi des enfants doit rester le même, par le
biais d'un pédiatre
". 

Première Guerre mondiale


La présence des sels de
perchlorate dans le sous-sol de la région n'est pas extraordinaire : elle pourrait
s'expliquer, selon l'ARS, par les "nombreuses munitions tirées lors de la
Première Guerre mondiale, en particulier sur la ligne de front qui se trouvait
à la limite entre la plaine de Flandres et le plateau d'Artois
."

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