Cet article date de plus de dix ans.

Marseille : le dossier de l'incendie de Carpiagne relancé

Quatre ans après les faits, un rapport judiciaire revient sur les conditions du déclenchement d'un important incendie aux portes de Marseille, sur le camp militaire de Carpiagne. Contrairement aux premières conclusions, rendues en 2011, les balles traçantes utilisées lors d'un exercice seraient bien à l'origine du feu. La responsabilité du légionnaire qui dirigeait l'opération pourrait être engagée.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
  (Maxppp)

Entre le 22 et le 23 juillet 2009, plus de 1.000 hectares de végétation étaient partis en fumée dans la garrigue autour du camp militaire de Carpiagne, à mi-chemin entre Marseille et Cassis. Outre les dégâts sur les arbres et l'environnement, deux personnes avaient été blessées. Quatre ans plus tard, le dossier vient de rebondir.

Selon un rapport judiciaire, demandé par la cour d'appel en mars 2012, "le début d'incendie a été très vraisemblablement initié par la combustion de la composition traçante d'une ou plusieurs balles [...], la durée de combustion de deux secondes s'effectuant principalement après leurs ricochets dans les broussailles ". La question des "balles traçantes" est en effet au coeur du dossier depuis quatre ans.

Un légionnaire au coeur de la polémique

En novembre 2011, après plus de deux années d'instruction, les magistrats avaient conclu à la non responsabilité de l'adjudant Philippe Fontaine, qui avait dirigé l'opération militaire sur le camp, utilisant ces fameuses balles traçantes. Pourtant, en juillet 2009, Hervé Morin, alors ministre de la Défense, et François Fillon, Premier ministre, s'étaient montrés sévères à l'égard du légionnaire.

Presque deux ans plus tard, le rapport judiciaire précise finalement qu'"en raison de leurs propriétés pyrotechniques, les balles traçantes ont une haute capacité incendiaire ", un danger augmenté par la "sécheresse sous climat méditerranéen ".

Les victimes indemnisées ?

Pour Maître Frédéric Sarrazin, l'un des avocats des parties civiles, "c'est une bonne nouvelle, on a réussi à faire sauter le couvercle et c'est la voie royale pour l'indemnisation des victimes ". Normalement, la prescription des faits doit survenir le 31 décembre prochain, mais l'avocat a obtenu que l'État et l'armée puissent être poursuivis devant le tribunal administratif.

Prochaine étape espérée par les parties civiles, et notamment un couple dont la maison a brûlé, l'annulation définitive du non-lieu, et la reprise de l'instruction qui se concentrerait sur le rôle de l'adjudant Fontaine.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.