Les passagers sont incités à faire avaler par une machine les centaines de bouteilles qu'ils abandonnent aux contrôles
Résultat : plus d'une tonne de plastique récupérée en moins d'un an.
"On s'est appelé Greenpifs parce que nous travaillons sur les déchets aux postes d'inspection et filtrage, PIF, là où vous passez vos sacs aux rayons X", explique Franck Laviron, gestionnaire de marchés pour Aéroports de Paris (ADP).
Avec son équipe de contrôleurs de qualité et les deux machines expérimentales installées au terminal 2 de Roissy, il a déjà récupéré depuis avril quelque 40.000 bouteilles, soit 1,2 tonne de plastique compacté, et les liquides qu'elles contenaient constitués à 90% d'eau.
Grâce à ces machines, parfaitement adaptées aux besoins de l'aéroport, "on n'incinère plus les bouteilles avec les liquides", comme c'était le cas avant, "ce qui était un non-sens écologique", note Franck Laviron.
Mieux, "on augmente notre taux de valorisation des déchets" soit 100 bouteilles récupérées par jour par la machine rose, baptisée ainsi en raison de sa couleur.
Au départ les "Greenpifs" pensaient se servir du liquide récupéré pour arroser les plantes ou pour le nettoyage. Mais "c'était plus simple et moins cher de le remettre dans le réseau d'eaux usées plutôt que de traiter une si petite quantité en local", précise Franck Laviron.
Le plastique, compacté et stocké sur place, est envoyé à l'usine France Plastique par la SITA Roissy, chargée de la collecte des déchets d'ADP.
Un appel d'offres va être lancé courant février pour une cinquantaine de machines supplémentaires destinées aux aéroports de Roissy, Orly et du Bourget.
Avant ce tri, le personnel de nettoyage devait vider plusieurs sacs poubelles par jour. L'objectif est de faire une seule collecte, un sac de 3,5 kg contre 7 ou 9 kg auparavant.
"Le fonctionnement de la machine doit être suffisamment rapide pour prendre tous les types de bouteilles et plusieurs en même temps sans ralentir le flux des passagers aux contrôles, car les passagers sont souvent pressés", précise le responsable.
Anecdote étonnante des premiers mois de tri, la machine du terminal 2D, où passent surtout les passagers allemands, affichait un taux de collecte bien plus important que celle placée au 2B.
Le projet a obtenu le certificat Ecogestes de l'Ademe et le trophée d'initiative de l'aéroport Charles-de-Gaulle sur le thème du développement durable.
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