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Les Etats-Unis vont envoyer 4.000 soldats supplémentaires en Haïti, portant à 15.000 leurs effectifs militaires

Ces troupes devaient initialement être déployées en Europe et au Moyen-Orient et pourraient arriver en Haïti avant vendredi.La décision de les réaffecter a été prise par le chef d'état-major interarmées, l'amiral Michael Mullen, sur la base des "besoins urgents incessants" d'aide humanitaire en Haïti.
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La distribution de l'aide en Haïti, sous l'oeil des militaires de l'Onu (France 3)

Ces troupes devaient initialement être déployées en Europe et au Moyen-Orient et pourraient arriver en Haïti avant vendredi.

La décision de les réaffecter a été prise par le chef d'état-major interarmées, l'amiral Michael Mullen, sur la base des "besoins urgents incessants" d'aide humanitaire en Haïti.

Les soldats d'une unité d'intervention amphibie basée à Nassau et du 24e corps expéditionnaire des Marines ont donc reçu mardi l'ordre de rejoindre Haïti. L'unité amphibie permettra d'améliorer "de manière significative" la fourniture de matériel humanitaire et les Marines participeront aux opérations de sécurisation de l'acheminement de l'aide, a assuré la Deuxième flotte américaine.

Composés de trois bateaux et d'hélicoptères, les renforts comprennent également des personnels médicaux. Ces troupes supplémentaires porteront à 20 le nombre de navires américains sur zone. Un porte-avion nucléaire le "SS Carl Vinson" et un bateau-hôpital le "Comfort" sont déjà présents.

Les Américains sécurisent l'aide humanitaire
Une cinquantaine de parachutistes de la 82e division aéroportée ont débarqué mardi matin d'au moins quatre hélicoptères pour prendre position près du palais présidentiel en ruine. Leur objectif: escorter le transport et la distribution de l'aide humanitaire.

Si la Mission de stabilisation des Nations unies en Haïti (Minustah) explique que la sécurité "reste stable, avec des violences et des pillages limités et localisés (...) dans des quartiers déjà classées à haut risque avant le séisme", la faim rend tout de même parfois impossible la distribution d'aides. Les gens s'agglutinent voire s'écrasent et les forts enjambent les faibles ce qui peut être très dangereux.

La distribution d'aide non-alimentaire par le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a ainsi dû être interrompue lundi en raison de "l'atmosphère tendue" qui régnait dans le quartier de Port-au-Prince où intervenait l'équipe chargée de cette opération, a-t-on appris mardi auprès du CICR. "L'équipe (devait) faire une nouvelle tentative dès aujourd'hui" mardi, a-t-il ajouté. Le CICR avait fait état lundi d'une hausse des incidents violents et des pillages dans la capitale haïtienne où les survivants sont en proie au désespoir.

Le Conseil de sécurité des Nations unies a donc approuvé à l'unanimité mardi la demande du secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, d'envoyer 3.500 Casques bleus de plus en Haïti afin de renforcer la Minustah. Celle-ci dispose déjà de quelque 11.000 hommes dans le pays. Ces renforts auront pour mission principale d'assurer la sécurité des convois d'aide, a confirmé Alain Le Roy, secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix.

Alejandro Wolff, vice-ambassadeur des Etats-Unis à l'Onu, a quant à lui indiqué que la coordination des opérations humanitaires n'étaient pas du ressort de Washington mais des Nations unies. "L'effort américain là-bas consiste à soutenir les Nations unies et le gouvernement haïtien", a-t-il souligné.

Eviter une catastrophe sanitaire
Sur le front des secours, l'urgence est désormais d'éviter une catastrophe sanitaire: sans accès à l'eau potable et à des sanitaires, les risques d'épidémie augmentent à chaque instant. "Les priorités immédiates continuent d'être l'aide médicale, la gestion des cadavres, la fourniture d'abris, d'eau potable et l'accès à des sanitaires", a indiqué le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l'ONU (Ocha). "C'est la gangrène partout, on ampute à la chaîne. Au sixième jour, on entre dans la chirurgie radicale car on ne peut plus rien faire", expliquait lundi Van Dillen, chef de mission de Médecins sans frontières (MSF).

A Port-au-Prince, huit hôpitaux, dont la moitié sont des structures de campagne, sont opérationnels. Six autres devraient bientôt être l'être tandis que le navire-hôpital américain Comfort avec 1.000 lits à bord est arrivé mercredi après-midi et est déjà prêt à accueillir des blessés.

Haïti a décrété un deuil national de 30 jours. Au moins 70.000 cadavres ont déjà été enterrés dans des fosses communes ou incinérés, selon le secrétaire d'Etat à l'Alphabétisation, Carol Joseph. Les forces américaines estiment que le nombre de morts pourrait atteindre 200.000, ce qui s'approcherait du bilan du tsunami de 2004 dans l'océan Indien (220.000 morts). La secousse a également fait au moins 250.000 blessés et 1,5 million de sans-abri.

A Saint-Domingue, une première réunion internationale sur la reconstruction a estimé qu'Haïti avait besoin de sur cinq ans pour se rétablir. L'ONU, qui a lancé un appel d'urgence de 575 millions de dollars, a indiqué avoir déjà reçu 105 millions de dollars à la date du 18 janvier. Le Canada a offert mardi une aide de 78 millions de dollars.

Graphique interactif sur les zones touchées par séisme en Haïti incluant les villes situées hors de Port-au-Prince, avec actualisation de l'aide internationale.

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