Les Etats-Unis s'attendent à achever "très bientôt" la phase de recherche des survivants
Principaux acteurs sur le terrain, Les Etats-Unis, maîtres d'oeuvre de la logistique, vont passer à la phase du ramassage des corps et au déblaiement de la capitale dévastée.
Les rares survivants extraits mercredi des décombres --121 depuis le début des secours, selon l'Onu-- font désormais figure de "miraculés".
Le second gendarme français de la force des Nations unies porté disparu à Port-au-Prince à la suite du séisme est décédé, a annoncé jeudi le ministre de l'Intérieur Brice Hortefeux. Les deux gendarmes étaient détachés au sein de la Mission de stabilisation de l'ONU en Haïti (Minustah), "à laquelle participaient 38 fonctionnaires de la police nationale et 25 militaires de la gendarmerie nationale"
Soixante et un employés des Nations unies ont été tués et près de 180 sont encore portés disparus, neuf jours après le séisme.
Chaque découverte d'un survivant est un exploit et un miracle. Comme, par exemple, Mendji Bahina Sanon, une petite Haïtienne de 11 ans retrouvée vivante mercredi soir par des voisins après avoir passé huit jours sous les débris de sa maison.
Mais les chances de survie des victimes sont minces après plus d'une semaine et les 43 équipes internationales engagées, totalisant près de 1.800 sauveteurs et 161 chiens, savent qu'elles luttent plus que jamais contre la montre.
A Port-au-Prince, huit hôpitaux, dont la moitié sont des structures de campagne, sont opérationnels, en plus du navire-hôpital américain Comfort, et ses 1.000 lits.
Les premiers bilans de la catastrophe s'établissaient toujours à quelque 75.000 morts, 250.OOO blessés et un million de sans-abri, selon la Protection civile haïtienne. Mais le général Ken Keen, qui dirige la force spéciale américaine en Haïti, a évoqué celui de 150.000 à 200.000 morts comme "hypothèse de travail".
Près de 400.000 habitants de la capitale, qui compte un million de sans-abri, se sont regroupés dans plus de 300 campements improvisés dans la capitale, selon l'Onu. Dans ces camps de fortune, les réfugiés manquent de tout. Les conditions d'hygiène sont abominables: des femmes se lavent près des immondices, des enfants font leurs besoins au milieu des rescapés, des survivants boivent de l'eau non potable, provoquant diarrhées et infections.
La misère, le manque de nourriture, d'eau incitent à tous les trafics. "S'il n'y pas de distribution rapidement, la sécurité va se détériorer parce que les gens ont faim et soif, et que les gangs sont revenus", a prévenu mercredi le chef du commissariat de Cité soleil, un quartier miséreux de Port-au-Prince relativement épargné.
Pour le général Keen, la coordination des secours est maintenant "l'un de nos principaux défis", a-t-il reconnu mercredi, ainsi que la sécurisation de points de distribution pour éviter des "émeutes".
L'armée américaine, qui va envoyer 4.000 soldats supplémentaires, portant à 15.000 ses effectifs -dont 20 navires- a annoncé pour vendredi la remise en service du port de la capitale, où un bâtiment français a déchargé mercredi de l'aide humanitaire.
En Amérique latine, cette omniprésence des Etats-Unis suscite des remous. Le chef de file de la gauche radicale, le président vénézuélien Hugo Chavez s'en est pris violemment à Washington, qu'il a accusé de vouloir "s'emparer d'Haïti sur les cadavres et les larmes de son peuple". Le bolivien Evo Morales veut demander à l'ONU une "réunion d'urgence pour rejeter" ce qu'il a qualifié d'"occupation militaire" américaine d'Haïti .
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