Les éleveurs autorisés à abattre des loups sous certaines conditions
L'Assemblée nationale a voté mercredi soir le cadre dans lequel les éleveurs auront le droit d'abattre des loups.
La quasi-totalité des orateurs dans l'hémicycle, ministre compris, ont souligné les dégâts commis par les loups et leur impact sur des éleveurs choqués, voire désespérés au point de quitter leurs vallées. Mercredi 9 juillet, l'Assemblée nationale a autorisé les éleveurs à abattre ces animaux dans certaines zones et à certaines conditions, tout en respectant la convention de Berne, signée par la France, qui les classe en espèce strictement protégée.
"On renforce comme jamais l'arsenal législatif qui va permettre aux éleveurs de se protéger beaucoup mieux (…), d'un commun accord avec la ministre de l'Ecologie et en cohérence avec le plan loup", a commenté le ministre de l'Agriculture, Stéphane Le Foll.
En cas d'attaques avérées sur les troupeaux, les loups pourront être abattus dans vingt départements situés dans un grand quart sud-est de la France, allant jusqu'à la Meuse et la Haute-Marne. Par ailleurs, un arrêté récent reconduit le plafond de 24 loups maximum pouvant être abattus en France dans les douze prochains mois, mais il pourra être porté à 36 quand 20 loups auront été éliminés.
Un cadre strict
Au départ, un amendement du Sénat prévoyait qu'en cas d'attaque, l'éleveur soit autorisé à tuer des loups pour une durée de six mois sur le territoire de sa commune. Pour être en conformité avec le droit européen, le gouvernement a encadré cet abattage en le circonscrivant à des zones de protection renforcée, délimitées par les préfets, pour une durée maximale d'un an lorsque des dommages importants sont constatés pour les activités pastorales et d'élevage.
Un plafond d'abattage sera fixé pour chaque zone de protection renforcée dans le respect d'un plafond national. Au-delà, "il faudrait renégocier la convention de Berne, mais aujourd'hui il n'y a pas de majorité pour le faire", a déclaré le ministre.
6 000 animaux d'élevage tués en 2013
La France compte actuellement 300 loups, naturellement revenus en France au début des années 1990 par l'Italie et durablement installés dans les Alpes. Plus de 6 000 animaux d'élevage ont été tués par des loups en 2013, selon le ministère de l'Ecologie. Au cours des douze derniers mois, huit loups ont été abattus malgré le plafond fixé à 24, en raison de la complexité des procédures, mais aussi de la difficulté de trouver l'animal sur le terrain.
"Il faut contraindre le loup à s'occuper uniquement des proies sauvages en organisant une protection efficace des troupeaux, comme cela se pratique ailleurs", explique de son côté Jean-François Darmstaedter, le président de l'association Férus, qui se bat pour la conservation des loups, interrogé par Le Figaro.
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