Quatorze ministres, des ONG,syndicats, employeurs, collectivités, au total plus de 300 personnes vontparticiper à ce marathon de l'environnement. Deux jours de réflexion sur cinqthèmes qui seront l'objet de tables rondes entre tous ces différents acteurs.Table ronde sur les énergiesObjet du débat : Commentréduire la part du nucléaire ? Sachant que François Hollande s'est engagéà réduire de 75 à 50 cette part dans la production électrique d'ici 2025. Pourl'instant seule la fermeture de la centrale de Fessenheim est actée d'ici 2017,et régulièrement le débat est houleux entre socialistes et Verts. Doit-onexploiter les gaz de schistes ?Comment relancer les énergies renouvelables comme le photovoltaïque ou l'éolien ?Un grand débat sur latransition énergétique doit suivre à l'automne et s'étaler en 2013. "Lesentreprises ont surtout besoin de visibilité à long terme, avec un cadre réglementairepérenne et stable" , explique la ministre de l'Environnement Delphine Batho."Dans la situation économique actuelle, il n'y a pas 36 politiques qui peuventjouer un effet de levier sur la croissance. Il y a la politique du logement, etil y a tout ce qui est lié à la croissance verte" , selon elle. Table ronde sur labiodiversitéObjet du débat : commentralentir la disparition des espèces menacées par l'urbanisation et ledéveloppement routier qui empiètent sur les espaces naturels ? De nombreuxspécialistes estiment qu'il y a urgence à remettre l'écologie au cœurdes préoccupations."J'attends qu'il yait une vraie ambition et un rappel à l'ordre sur l'importance des enjeuxenvironnementaux parce que dans notre société, et notamment chez certainsacteurs politiques, c'est presque devenu un sujet de dérision" , juge Nicolas Hulot, l'inspirateur du Grenelle de l'environnement en 2007. "L'écologiea été très peu présente dans la campagne électorale et les récentesdéclarations de certains membres du gouvernement, comme Arnaud Montebourg,semblent ne pas la placer en haut des priorités" , estime pour sa part lebotaniste Jean-Marie Pelt.Table ronde sur lafiscalitéObjet du débat : Les niches fiscales défavorables à l'environnementpourraient être intégrées au projet de loi de finances 2013. Une taxation dukérosène est évoquée par d'autres sources.Les ONG, qui déplorentque la crise économique devienne un "prétexte" pour ne pas traiter lacrise écologique, proposent notamment "une grande banque de la transitionécologique qui peut aussi être une source de créations d'emplois" . Lacréation de cette banque et la baisse progressive de "subventions à la pollution"(exonérations de taxes sur les carburants dans certains secteurs et fiscalitéfavorable au diesel) "seront deux marqueurs déterminants pour évaluer lesuccès de la conférence" estime Benoît Faraco,porte-parole de la Fondation Nicolas Hulot. "Il faut en finir avec cettepolitique fiscale qui exonère les pollueurs" , martèle-t-il, estimant quel'Etat pourrait "économiser jusqu'à 600 millions d'euros en 2013 ensupprimant certaines subventions à la pollution" .Table ronde sur lagouvernanceObjet du débat :les ONG peuvent-elles devenir des interlocuteurs du gouvernement au même titreque les partenaires sociaux ?La consultation dupublic sur toutes les réglementations nationales ayant un impact direct etsignificatif sur l'environnement avait été décidée par le Grenelle II. Elle estpar ailleurs préconisée par la Convention d'Aarhus, un texte européen. Mais pourles Amis de la Terre comme le WWF France, l'information n'est pas assez biendiffusée auprès du public. Pour Benoît Hartmann, de France Nature Environnement,"il faut créer des instances de concertation pour que le dialogueenvironnemental se noue à tous les niveaux" . Le porte-parole relève qu'enFrance, le dialogue social est financé, contrairement au dialogue environnemental.Table ronde sur la santéObjet du débat : Diesel,pesticides, pollution de l'air, lignes à très haute tension, phtalates, ondes,tous ces sujets qui mêlent environnement et santé etinquiètent particulièrement les Français.La conférencedevrait annoncer les résultats déjà actés du deuxième Plan national santéenvironnement (PNSE), qui vient à échéance en 2013. "C'est une vision trèsclassique, totalement insuffisante" , regrette André Cicolella, responsabledu Réseau environnement santé, pour lequel la santéenvironnementale "doit être au coeur des politiquesde santé, pas à la marge, et constituer une priorité derecherche" ."Le coût sanitairedes maladies de la pollution est effarant" , souligne Martine Laplante, desAmis de la Terre. Serge Orru, directeur général du WWF France, est catégorique:"On ne peut pas vivre en bonne santé sur une planète malade." Ilinsiste sur l'importance de la lutte contre les particules fines, responsablesde "dix fois plus de décès par an" que les accidents de la route.