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Les cinq axes majeurs de la conférence environnementale

La conférence environnementale s'ouvre vendredi pour deux jours de débats autour de cinq axes majeurs : énergies, biodiversité, fiscalité, gouvernance et santé. Les ministres des secteurs concernés et les acteurs de l'environnement participeront à des tables rondes censées déboucher sur des mesures concrètes.
Article rédigé par Caroline Caldier
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5min
  (Caroline Caldier Radio France)

Quatorze ministres, des ONG,
syndicats, employeurs, collectivités, au total plus de 300 personnes vont
participer à ce marathon de l'environnement. Deux jours de réflexion sur cinq
thèmes qui seront l'objet de tables rondes entre tous ces différents acteurs.

Table ronde sur les énergies

Objet du débat : Comment
réduire la part du nucléaire
 ? Sachant que François Hollande s'est engagé
à réduire de 75 à 50 cette part dans la production électrique d'ici 2025. Pour
l'instant seule la fermeture de la centrale de Fessenheim est actée d'ici 2017,
et régulièrement le débat est houleux entre socialistes et Verts. Doit-on
exploiter les gaz de schistes ?
Comment relancer les énergies renouvelables comme le photovoltaïque ou l'éolien ?

Un grand débat sur la
transition énergétique doit suivre à l'automne et s'étaler en 2013. "Les
entreprises ont surtout besoin de visibilité à long terme, avec un cadre réglementaire
pérenne et stable"
, explique la ministre de l'Environnement Delphine Batho.
"Dans la situation économique actuelle, il n'y a pas 36 politiques qui peuvent
jouer un effet de levier sur la croissance. Il y a la politique du logement, et
il y a tout ce qui est lié à la croissance verte"
, selon elle. 

Table ronde sur la
biodiversité

Objet du débat : comment
ralentir la disparition des espèces menacées par l'urbanisation et le
développement routier qui empiètent sur les espaces naturels ? De nombreux
spécialistes estiment qu'il y a urgence à remettre l'écologie au cœur
des préoccupations
.

"J'attends qu'il y
ait une vraie ambition et un rappel à l'ordre sur l'importance des enjeux
environnementaux parce que dans notre société, et notamment chez certains
acteurs politiques, c'est presque devenu un sujet de dérision"
, juge Nicolas Hulot, l'inspirateur du Grenelle de l'environnement en 2007. "L'écologie
a été très peu présente dans la campagne électorale et les récentes
déclarations de certains membres du gouvernement, comme Arnaud Montebourg,
semblent ne pas la placer en haut des priorités"
, estime pour sa part le
botaniste Jean-Marie Pelt.

Table ronde sur la
fiscalité

Objet du débat : Les niches fiscales défavorables à l'environnement
pourraient être intégrées au projet de loi de finances 2013. Une taxation du
kérosène est évoquée par d'autres sources.

Les ONG, qui déplorent
que la crise économique devienne un "prétexte" pour ne pas traiter la
crise écologique, proposent notamment "une grande banque de la transition
écologique qui peut aussi être une source de créations d'emplois"
. La
création de cette banque et la baisse progressive de "subventions à la pollution"
(exonérations de taxes sur les carburants dans certains secteurs et fiscalité
favorable au diesel) "seront deux marqueurs déterminants pour évaluer le
succès de la conférence"
estime Benoît Faraco,
porte-parole de la Fondation Nicolas Hulot. "Il faut en finir avec cette
politique fiscale qui exonère les pollueurs"
, martèle-t-il, estimant que
l'Etat pourrait "économiser jusqu'à 600 millions d'euros en 2013 en
supprimant certaines subventions à la pollution"
.

Table ronde sur la
gouvernance

Objet du débat :
les ONG peuvent-elles devenir des interlocuteurs du gouvernement au même titre
que les partenaires sociaux ?

La consultation du
public sur toutes les réglementations nationales ayant un impact direct et
significatif sur l'environnement avait été décidée par le Grenelle II. Elle est
par ailleurs préconisée par la Convention d'Aarhus, un texte européen. Mais pour
les Amis de la Terre comme le WWF France, l'information n'est pas assez bien
diffusée auprès du public. Pour Benoît Hartmann, de France Nature Environnement,
"il faut créer des instances de concertation pour que le dialogue
environnemental se noue à tous les niveaux"
. Le porte-parole relève qu'en
France, le dialogue social est financé, contrairement au dialogue environnemental.

Table ronde sur la santé

Objet du débat : Diesel,
pesticides, pollution de l'air, lignes à très haute tension, phtalates, ondes,
tous ces sujets qui mêlent environnement et santé et
inquiètent particulièrement les Français.

La conférence
devrait annoncer les résultats déjà actés du deuxième Plan national santé
environnement (PNSE), qui vient à échéance en 2013. "C'est une vision très
classique, totalement insuffisante"
, regrette André Cicolella, responsable
du Réseau environnement santé, pour lequel la santé
environnementale "doit être au coeur des politiques
de santé, pas à la marge, et constituer une priorité de
recherche"
.

"Le coût sanitaire
des maladies de la pollution est effarant"
, souligne Martine Laplante, des
Amis de la Terre. Serge Orru, directeur général du WWF France, est catégorique:
"On ne peut pas vivre en bonne santé sur une planète malade." Il
insiste sur l'importance de la lutte contre les particules fines, responsables
de "dix fois plus de décès par an" que les accidents de la route.

 

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