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Les algues vertes, tueuses de sangliers ? Les agriculteurs n'y croient pas

Des représentants des agriculteurs de Côtes-d'Armor ont émis des doutes sur le rôle des algues vertes dans la mort de 36 sangliers dans l'estuaire du Gouessan en juillet. Ils y voient plutôt un empoisonnement et dénoncent une "manipulation" des écologistes, qui dénoncent les rejets azotés venant des exploitations, qui ont favorisé le développement des algues vertes.
Article rédigé par franceinfo
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A travers les algues vertes, ce sont les agriculteurs que l'on veut atteindre. C'est ce que pensent des représentants des agriculteurs de Côtes-d'Armor, réunis autour de la chambre départementale d'agriculture. Ils refusent de porter indirectement le chapeau après la mort de 36 sangliers, le mois dernier, dans l'estuaire du Gouessant, surtout sur la plage de Morieux.

“Les premiers résultats d'analyses ne permettent pas d'affirmer très
concrètement que ce sont le H2S et les algues vertes (qui sont responsables). Il y a manipulation, nous tenons à la dénoncer”, fulmine le président de la Chambre d'agriculture, Olivier Allain. “Des algues vertes, il y en a depuis 40 ans. Là, ça ressemble tellement à un empoisonnement: quand les animaux sont empoisonnés, ils cherchent à s'abreuver et ils finissent là”, estime-t-il.

Sans les nommer, il met en cause les défenseurs de l'environnement, qui accusent les agriculteurs d'être responsables de la prolifération des algues vertes à cause des rejets azotés agricoles. “Les agriculteurs ont obtenu déjà des résultats en termes de baisse des taux de nitrates et ils adhèrent au plan algues vertes [...] Mettre encore les algues vertes et derrière ça le monde de l'élevage au banc des accusés c'est un peu de trop”, se défend Olivier Allain.

L'agacement des agriculteurs est d'autant plus vif que la visite annoncé d'Eva Joly, la candidate écologiste (EELV) à la présidentielle tournera autour des algues vertes. Et ils pressentent qu'ils n'auront pas le beau rôle.

Mais les analyses effectuées sur six animaux ont mis en évidence la présence d'hydrogène sulfuré, le fameux H2S, chez cinq d'entre eux. C'est le gaz mortel secrété par les algues vertes en décomposition. La préfecture, si elle refuse d'établir un lien formel, juge cependant l'échantillon suffisant, et refuse d'autres analyses. Pour le docteur Claude Lesné, ancien chercheur au CNRS, spécialiste de la toxicité des polluants aériens, le lien de cause à effet ne fait cependant aucun doute, tout comme pour les militants écologistes.

Grégoire Lecalot, avec agences

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