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Les alertes météo : comment ça marche ?

DECRYPTAGE | En temps normal, c'est Météo France qui, au vu de ses prévisions, décide de placer tel ou tel département en alerte jaune, orange ou rouge. Sauf que ce mercredi matin, alors que Météo France avait levé son alerte sur 21 départements, le gouvernement lui a demandé de replacer 19 départements en orange, parce que le dégel n'était pas prévu dans la journée.
Article rédigé par Guillaume Gaven
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
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Vert, jaune, orange ou rouge : depuis 2001, Météo France prend des couleurs à chaque fois que les conditions météorologiques se dégradent. Pour informer les autorités, les préfets, les maires, mais aussi le grand public - la carte de vigilance est disponible, en temps réel, sur son site Internet.

L'outil a été mis sur pied après les tempêtes de décembre 1999. Il prend en compte le vent, la pluie, les orages, la neige, le verglas, la canicule, le grand froid. Et depuis novembre 2011, les phénomènes côtiers, ce que l'on appelle la vigilance "vague submersion".

Un centre national, sept directions interrégionales

Comment Météo France fonctionne-t-il ? Par des échanges constants entre le centre national, à Toulouse, les sept directions interrégionales en métropole et quatre outre-mer, et les 96 centres départementaux. Ce sont ces derniers qui collectent les données, et établissent les prévisions. En fonction de ces éléments reçus, ce sont les directions interrégionales qui définissent le seuil de vigilance. Enfin, le centre national vérifie la cohérence des informations reçues et valide les alertes.

Voilà pour un fonctionnement "normal". Quand un département est placé en vigilance rouge, l'alerte est déclenchée dans les services de l'Etat chargés de coordonner les secours : le Service interministériel de défense et de protection civile, au niveau départemental (à la préfecture) ; le Centre opérationnel de zone, au niveau de la zone de défense ; et le Centre opérationnel de gestion interministérielle des crises, au niveau national.

En cas de vigilance orange, l'alerte de ces services n'est pas systématique. Sauf quand le gouvernement est attendu au tournant... C'est ce qui s'est passé passé cette semaine : le Premier ministre a décidé mardi en milieu de matinée d'activer la Cellule interministérielle de crise - la seule fois qu'elle avait été activée précédemment, c'était pour la fuite de gaz mercaptan à Rouen.

Quand le gouvernement s'en mêle

Car la gestion des risques est éminemment politique. Aussi, par précaution, le gouvernement a-t-il demandé à Météo France, ce mercredi matin, de replacer 19 département en vigilance orange... alors que ce dernier venait de lever son alerte.

Delphine Batho, la ministre de l'Ecologie, s'en est expliqué sur Europe 1. " Cela a été fait à notre demande, Manuel Valls et moi-même, en salle de crise ce matin à 6h45, puisque le dégel n'est pas là et n'est pas prévu dans la journée "" Météo France fait son travail, mais chacun comprend qu'une carte vigilance c'est en même temps un signal aux citoyens sur la façon d'adapter leur comportement" , a-t-elle poursuivi.

Ce que confirme Jean-Marie Carrière, directeur de la prévision à Météo France : " Dès qu'on est face à une situation exceptionnelle, la vigilance est gérée en relation constante avec les pouvoirs publics. Le phénomène neige est terminé, dans les grandes lignes au moins, mais il a été décidé conjointement, à la demande de Mme Batho, de signaler clairement qu'il restait de la neige au sol et des problèmes de regel. "

Reste que la décision de replacer les départements en vigilance orange n'est pas innocente. Jean-marie Carrière constate ainsi que " une des conditions pour préserver l'efficacité des vigilances, c'est de ne pas crier au loup, que les avertissements qu'on lance soient pertinents " . A bon entendeur...

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