Le Premier ministre a expliqué mercredi que la compétitivité des entreprises françaises était centrale

"On peut, on doit préserver l'environnement en étant compétitifs", a dit François Fillon dans un discours prononcé après l'inauguration d'une usine Saint-Gobain dans le Maine-et-Loire, mais "c'est ce critère vital de la compétitivité qui doit nous orienter".

A trois semaines de l'examen de la loi sur l'environnement dite "Grenelle 2", cette déclaration ne devrait pas manquer d'alerter les associations écologistes, déjà désabusées par le report "sine die" de la taxe carbone.

"Je compte sur l'engagement de tous pour parvenir à un texte équilibré, qui assure l'alliance de l'écologie et de la croissance", a dit le Premier ministre.

"Ce n'est pas parce que nous continuons à réfléchir sur certains sujets, comme celui de la taxe carbone, qu'il faut en tirer la conclusion que le Grenelle est en péril", a-t-il dit, avant de rejeter sur la censure du Conseil constitutionnel fin décembre la responsabilité de l'abandon provisoire de la taxe carbone.

Le gouvernement, lui, n'a "absolument pas revu à la baisse ses ambitions écologiques, contrairement à ce que j'ai lu ici ou là", a assuré François Fillon.

"La croissance verte est un levier pour relancer notre économie dans le contexte actuel de la crise (...) et est un enjeu social" car l'isolation thermique permet des économies concrètes pour les ménages, a souligné M. Fillon lors de l'inauguration de l'usine de Saint-Gobain spécialisée dans les matériaux d'isolation thermique.

Ces propos suffiront-ils à lever les doutes Verts ? C'est peu probable. Début avril, à l'issue de l'examen du texte en commission à l'Assemblée nationale, les ONG écologistes avaient déjà dénoncé des reculs sur l'éolien, les pesticides et l'étiquetage écologique des biens de consommation.

Plus qu'un discours, les écologistes attendent des actes à défaut de loi.