Le Parlement européen n'interdit pas la pêche en eaux profondes
Cette technique de pêche est réputée très destructrice pour les fonds marins. Les écologistes espéraient
une interdiction de la pêche en eaux profondes, non rentable économiquement,
selon eux. Les pêcheurs souhaitaient qu'elle soit encadrée, mais pas bannie.
Vote très serré
Résultat, un vote très
serré au Parlement européen : 342 voix contre 326. Les eurodéputés
rejettent l'interdiction pure et simple mais se prononcent pour un contrôle
accru des licences de pêche en eaux profondes qui ne seraient plus accordées
pour les zones fragiles.
Le dossier doit
maintenant être examiné par les gouvernements, qui ne se sont pas encore
exprimés sur le sujet.
La déception des
écologistes
La pêche au chalut,
comme celle des filets maillants, est accusée par ses détracteurs de détruire
des écosystèmes marins fragiles tels que les bancs de corail et d'épuiser la
ressource halieutique en capturant, sans discrimination, des espèces de poissons
à croissance et à reproduction lente.
"C'est la victoire
du lobbying acharné des industriels et de la fabrication d'un mensonge
d'Etat ", déclare Claire Nouvian, fondatrice de l'association Bloom qui
milite pour la protection des écosystèmes marins.
La France concernée
Les flottes concernées
sont principalement celles de l'Espagne, du Portugal et de la France.
Du côté des étals, le
groupe Carrefour a annoncé ce lundi qu'il arrêterait progressivement la
commercialisation des poissons issus de la pêche en eaux profondes, imitant la
décision de Casino.
Pour Jean-Pierre Le
Visage, directeur d'exploitation de la Scapêche (enseigne Intermarché), cette technique
doit être encadrée mais pas interdite : "Il est très clair que notre
activité se doit d'être encadrée. L'encadrement
a été demandé par les armateurs français dès le début des années
2000 ", a-t-il déclaré.
Et l'emploi ?
Selon la Scapêche, environ 3.000 emplois directs et indirects étaient
menacés en cas d'interdiction de la pêche en eaux profondes en Bretagne.
Un argument contredit
par les associations écologistes qui assurent que le chalutage en eaux profondes nuit "gravement à l'environnement sans pour autant avoir des retombées économiques
positives ", notamment en termes d'emplois.
En 2010, 180 emplois et 200 poissonneries spécialisées étaient liés à la pêche
en eaux profondes, une activité principalement représentée à Boulogne-sur-Mer,
Lorient, Concarneau et Le Guilvinec.
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