Le nombre de requins tués chaque année augmente à un rythme alarmant malgré les réglementations, selon une étude

Certaines mesures de conservations ont favorisé le développement de nouveaux marchés pour la chair de ces animaux menacés.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Un requin-tigre aux Bahamas, le 21 novembre 2023. (MAXPPP)

Des mesures très loin d'être suffisantes. La population mondiale de requins est en chute libre, malgré les efforts déployés afin de réduire la chasse massive de ces animaux pour leur chair, ont dénoncé des chercheurs dans un rapport publié jeudi 11 janvier dans la revue Science.

Entre 2012 et 2019, le nombre de requins tués par la pêche est passé de quelque 76 millions par an à plus de 80 millions, selon les scientifiques. Au moins 25 millions de ces animaux appartenaient à des espèces menacées.

Aujourd'hui, 70% des pays et des juridictions ont mis en place des règles pour réduire la chasse et l'enlèvement des ailerons de requin, en interdisant notamment de rejeter à l'eau les grands prédateurs dont les nageoires ont été découpées. Mais certaines de ces règles ont involontairement encouragé le marché de la viande du squale. "Maintenant, il y a un marché pour les découper et les mettre dans un ceviche", souligne auprès de la revue Boris Worm, l'auteur principal de l'étude.

"Ça gaspille moins que l'enlèvement des nageoires, mais un requin mort est un requin mort."

Boris Worm, écologiste marin à l'université de Dalhousie (Canada)

à la revue Science

Les chercheurs ont été surpris d'apprendre "à quel point le commerce de la viande, de l'huile et du cartilage de requin est répandu et comment les requins apparaissent dans de nombreux produits sans que les consommateurs en soient conscients", a précisé Boris Worm. Les pêcheries capturent désormais plus souvent des requins plus petits en raison du déclin du commerce des ailerons et de la diminution des grands requins.

Des prédateurs essentiels à la santé des océans

Dans les zones où la mortalité des requins est la plus élevée, les chercheurs ont constaté une plus grande utilisation des filets maillants (suspendus dans l'eau) et des chaluts (filets lourds traînés au fond de l'océan). "Nous devons adopter une approche plus ciblée pour réduire la mortalité des requins", a déclaré Laurenne Schiller, qui a participé à l'étude.

Ces grands prédateurs, essentiels à la santé des océans, sont très vulnérables, fait valoir la chercheuse. "La disparition de ces espèces peut perturber l'équilibre de l'écosystème marin", s'alarme-t-elle, et ce, alors qu'un requin sur trois dans le monde est menacé d'extinction.

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