Le conseil d'administration d'EDF va-t-il valider Hinkley Point ?
Le coût de l'investissement est de plus de 21 milliards d'euros, essentiellement à la charge d'EDF. Malgré le Brexit, le gouvernement français, actionnaire à 85 % de l'électricien veut aller vite. Mais au sein d'EDF, le projet est jugé beaucoup trop risqué et est très controversé.
Un calendrier trop serré
Personne ne conteste le bien-fondé d'Hinkley Point mais ce que dénoncent les salariés actionnaires, de nombreux ingénieurs, et surtout les syndicats, c'est le calendrier très serré du projet. A l'image d'Alexandre Grillat de la CFE-CGC, tous prônent un report de deux à trois ans pour limiter les risques financiers et industriels car pour l' instant, la technologie EPR n' a pas fait ses preuves. Aucun de ces réacteurs nouvelle génération n'est encore en service.
"Il faut attendre les démarrages d'un EPR pour avoir une technologie la plus éprouvée possible pour diminuer les risques industriels. Et les risques financiers sont très lourds. Il est urgent d'attendre et de savoir quelles sont les conséquences du Brexit avant d'engager un investissement de cette taille-là : EDF engage près de 16 milliards d'euros", explique Alexandre Grillat de la CFE-CGC
L'inquiétude des syndicats pour le climat social
C'est une somme colossale pour une entreprise dont la dette dépasse déjà les 37 milliards d'euros. En plus des risques, industriels et financiers, Marie-Claire Cailletaud de la CGT redoute aussi une dégradation du climat social au sein d'EDF.
"Ce projet est très controversé et jusqu'au plus haut niveau de l'entreprise. Ça a été illustré par la démission du directeur financier. Ce n'est quand même pas une chose banale dans une entreprise comme EDF. Donc faire ce projet contre le corps social, nous trouvons ça extrêmement dangereux", déclare Marie-Claire Cailletaud de la CGT.
À tel point que les syndicats ont déposé plusieurs recours en justice, même en cas de feu vert du Conseil d'administration jeudi, ils pourraient suspendre le lancement du projet.
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