La Haute autorité signe la fin du maïs transgénique
Lors de sa conférence de presse mardi, Nicolas Sarkozy avait promis de
recourir à la clause de sauvegarde pour suspendre la culture du Mon 810 en France, "en cas de doute sérieux".
_ C'est par ce terme, très exactement, que le président de la Haute Autorité provisoire sur les OGM, a présenté ses conclusions à Jean-Louis Borloo, le ministre de l'Ecologie : Jean-François Le Grand parle de "doute sérieux" sur l'usage de ce maïs transgénique, le seul cultivé à des fins commerciales en France.
Dans son rapport, la Haute Autorité fait ainsi état de risques scientifiques nouveaux, comme "la dissémination à longue distance, sur plusieurs dizaines,
voire centaines de km --alors que les précédentes études portaient sur plusieurs
dizaines et centaines de mètres--".
Le rapport fait également état de l'impact négatif du Mon 810 de la firme Monsanto sur la faune et la flore, notamment le lombric et les micro organismes.
Une clause utilisée par six pays européens
Le gouvernement s'est donné 24 à 48 heures pour faire connaître sa décision sur l'activation ou non de la clause de sauvegarde. Cette clause permet à un pays européen d'interdire un organisme génétiquement modifié autorisé par l'Union européenne,
à condition de le justifier par des éléments scientifiques
nouveaux. Elle est actuellement utilisée par six pays.
Et la France devrait sans doute suivre cet exemple : le gouvernement avait déjà annoncé mardi le report de la loi sur les OGM que le Sénat devait examiner la semaine prochaine. Le texte sera finalement présenté aux sénateurs le 5 février. Et ce pour "se donner le temps d'un débat serein sur le sujet" selon le porte-parole du gouvernement Laurent Wauquiez.
Cela avait été salué comme un "premier pas" par José Bové et la quinzaine de militants anti-OGM qui observent une grève de la faim depuis le 3 janvier dernier. Ils réclament tous l'interdiction de la culture du Mon 810 en France.
_ Nouvelle victoire, donc, pour les anti-OGM.
Céline Asselot avec agences
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