La hantise du boeuf contaminé par la catastrophe nucléaire de Fukushima continue à se répand au Japon
Plus de 400 boeufs provenant de la région sinistrée et alimentés avec du foin contaminé ont été commercialisé dans six régions du pays dont celle de Tokyo, entre le 28 mars et le 6 juillet, selon les autorités préfectorales.
Au Japon, de plus en plus de régions signalent la présence de viande radioactive, 4 mois après l'accident de Fukushima.
Des supermarchés de Tokyo ont placé des écriteaux pour alerter les clients d'un risque de viande contaminé.
Le gouvernement japonais a interdit mardi la vente et l'envoi de viande à partir de la préfecture de Fukushima, où est située la centrale nucléaire accidentée.
Sur 47 préfectures au Japon , 36 ont reçu de la viande venant d'animaux infectés et de la viande contaminée aurait été consommée dans 31 préfectures, selon la NHK.
La société Aeon Co, 2e plus grand détaillant japonais, a annoncé dimanche avoir vendu dans le pays, du 27 avril au 20 juin, plus de 300 kg de boeuf nourri par des aliments radioactifs.
Le gouvernement sait que de la viande venant de 132 têtes de bétail ayant mangé du foin contaminé avec de hauts niveaux de césium a été transportée dans plusieurs régions du pays, selon les médias locaux, notamment la chaîne nationale NHK et le journal Asahi Shimbun. Selon la préfecture de Fukushima, 42 boeufs élevés dans une ferme d'Asakawa, à une soixantaine de kilomètres de la centrale accidentée, ont été transportés et vendus à Tokyo et dans d'autres villes de l'est du Japon ces derniers mois, bien qu'ils aient consommé des aliments fortement radioactifs.
Taux de césium radioactif supérieur à la limite autorisée
Les autorités nipponnes ont confirmé avoir détecté un taux de césium radioactif de 650 becquerels par kilogramme - contre une limite autorisée de 500 becquerels - dans de la viande issue d'un boeuf livré dans la capitale. Un taux de césium radioactif de 3.200 becquerels par kilogramme a notamment été détecté lors d'un test effectué sur de la viande d'une bête dans une usine de transformation alimentaire à Tokyo.
Plus de quatre mois après l'accident nucléaire, le Japon n'a pas encore instauré de système centralisé de contrôle de la radioactivité de la nourriture, s'en remettant aux tests effectués par les préfectures et les municipalités.
Un responsable du ministère japonais de l'Agriculture a déclaré que le fait de manger de la viande infectée à un tel niveau ne représentait aucun risque immédiat pour la santé, à condition que ce ne soit pas régulier. Le gouvernement a tenu à rassurer le public sur les risques pour la santé, en précisant qu'il faudrait en manger chaque jour pendant un an pour subir un quelconque impact...
La centrale Fukushima Daiichi a connu le 11 mars le pire accident nucléaire depuis celui de Tchernobyl, en Ukraine, en 1986. D'importantes quantités de radiations ont été diffusées dans l'atmosphère, les sols et l'eau de la région.
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